Un excellent livre

Et doublement d’art…

Ce livre qui parle d’ouvrages d’art est présenté comme un livre d’art.

En 180 pages et de nombreuses photos inédites, c’est l’historique de la gestation de la ligne du Canfranc depuis la moitié du XIXe siècle, sa construction et son inauguration en 1928. C’est avant tout un hommage aux ouvriers et ingénieurs qui ont bâti cette voie ferrée d’exception en Vallée d’Aspe. Nul doute que vous aurez tous à cœur de mettre cet ouvrage doublement d’art sur les rayons de votre bibliothèque.

Une construction et des hommes…

[Éditions Monhélios, 2013]

Le transpyrénéen en vallée d’Aspe

de Régine Péhau-Gerbet, aux Éditions Monhélios, Pau

Préface de Michel Papy
180 pages, illustration en noir et blanc,
broché, cousu, 22 x 22 cm
27,00 €

Il y a un an, nous n’avions pas manqué de parler de Régine Péhau-Gerbet, cette historienne qui avait pris à cœur de restituer l’aventure du Canfranc… Désormais, son travail est mis à la portée de tous.

Régine Pehau-Gerbet devant la voie ferrée
qui passe en grande partie sous Oloron-Sainte-Marie
[photo Sébastien Lamarque].

Après une bataille acharnée pour que le Transpyrénéen franchisse le Somport, la vallée d’Aspe va vivre pendant plus de vingt ans au rythme des chantiers avant de voir passer le premier train inauguré en grande pompe en 1928 à Canfranc. Deux mille ouvriers venus surtout de l’Aragon voisin  vont ainsi travailler le long du tracé, d’Escot aux Forges d’Abel, accomplissant des travaux titanesques et réalisant des prouesses techniques.

Mais qui sont ces hommes qui creusent la montagne pour relier par le rail  France et Espagne ? Quelles sont leurs conditions de vie et de travail ? Comment sont-ils perçus par les Aspois, population rurale, bien loin du monde ouvrier et du machinisme ?

Régine Péhau-Gerbet répond à ces questions et à quelques autres, en étayant sa démonstration de cartes postales, de documents d’époque et de témoignages.

Dans le cadre d’un mémoire de maîtrise préparé dans les années 80, Régine Péhau-Gerbet avait rencontré les derniers acteurs et les derniers témoins de ce chantier qui a bouleversé toute la vie de la vallée d’Aspe en ce premier quart de XXe siècle. Cette professeur d’histoire-géographie, aujourd’hui jeune retraitée, a repris ce sujet qui l’avait passionnée, l’a approfondi tout en lui ôtant sa gangue universitaire. il en résulte un livre passionnant sur cet envers du décor que sont les acteurs et bâtisseurs de ces grands travaux, ouvrage agrémenté d’une iconographie inédite sur cette ligne de chemin de fer devenue mythique.

la raison prévaudra toujours…

… on le répétera à l’Assemblée générale du CRÉLOC, le 7 décembre 2013, → voir détail

La fête du Canfranc

Les 18 et 20 juillet 2014, Canfranc a connu l’affluence des grands jours. La mairie de Canfranc avait organisé une reconstitution historique de l’inauguration du 18 juillet 1928, et la CREFCO appelait la population à une journée plus revendicative, le 20 juillet Les dernières nouvelles.

Voici quelques images de ces 2 journées mémorables.

Le 18 juillet en image(s)…

La gare de Canfranc était pavoisée… comme en 1928
Photo François Rebillard – CRÉLOC

Les autorités françaises et espagnoles devant la gare de Canfranc.
Un grand bravo aux figurants, français et espagnols !
Photo François Rebillard – CRÉLOC

Pour visionner plus d’images sur la reconstitution du 18 juillet, voir le diaporama sur la page Web http://www.pirineodigital.com/pirineos_imagenes.php et la vidéo que la mairie de Canfranc a mise en ligne à l’adresse suivante https://www.youtube.com/watch?v=WZ1tP_SCqqw

… et le 20 juillet

Mieux que des mots… Reste plus qu’à trouver un emplacement définitif à ce panneau directionnel.
Photo Gérard Lopez – CRÉLOC

Les responsables du CRÉLOC, de la FNAUT-Aquitaine et de la CREFCO à Canfranc, le 20 juillet 2014
Photo Gérard Lopez – CRÉLOC

Une partie du Conseil d’Administration du CRÉLOC à Canfranc, le 20 juillet 2014
Photo Marcel Laperne – CRÉLOC

Le programme des 2 journées

Les traditionnelles Fêtes de Canfranc vont, cette année, prendre un aspect bien particulier.

La reconstitution de l’arrivée du train à Canfranc, le 18 juillet

Le 18 juillet, la municipalité de Canfranc a imaginé la reconstitution de l’arrivée du train en gare, avec locomotive à vapeur et figurants costumés. En voici le programme :

• Arrivée du train historique avec les autorités. Il sera accueilli par la banda de Jaca sur le pont de la gare, avec les autorités françaises et le public.

• Réception par les autorités locales et françaises du Roi d’Espagne et des autorités espagnoles. Regroupement sur le pont de la gare.

• Interprétation des hymnes.

• Défilé militaire et passage en revue des troupes par les autorités.

• Chants, par des groupes régionaux.

• Discours.

• Déplacement des autorités vers la partie française de la gare, ainsi que du public.

• Repas.

Bien entendu, ce programme est susceptible de modifications.

La revendication de la réouverture, le 20 juillet

Comme chaque année, la CREFCO va profiter des fêtes de Canfranc pour porter haut la revendication de la réouverture du Canfranc. Avec, cette année, la bonne nouvelle de l’engagement des travaux entre Oloron et Bedous.

Au programme, des discours, des chants béarnais et aragonais. Nous mettrons en ligne les détails de la journée dès que nous les aurons.

 

Le rejet de la suspension de l’arrêté préfectoral, le 19 juin 2014

Le Préfet des Pyrénées-Atlantiques a signé, le 19 février 2014, l’arrêté déclarant d’utilité publique les éventuelles expropriations nécessaires aux travaux préalables à la réouverture de la ligne entre Oloron et Bedous.

Cet arrêté a fait l’objet d’un recours déposé par l’association Contre la Réouverture d’Oloron-Canfranc (CROC). Ce recours était assorti d’une demande de suspension en référé (autrement dit, en urgence). L’examen du référé a été, par le Conseil d’État, confié au Tribunal administratif de Toulouse.

Le Conseil d’Administration du CRÉLOC a décidé, le 5 mai 2014, d’apporter son soutien à l’action de la Préfecture. C’est-à-dire préparer un mémoire contre la demande de suspension de l’arrêté préfectoral. La FNAUT et la SEPANSO ont fait de même

L’audience a eu lieu le lundi 16 juin, à 14 h, et la décision est tombée le 19 juin, rejetant la demande de suspension.

Bien entendu, cette décision a été saluée comme il se doit par le CRÉLOC. Le Président du Conseil régional a également réagi à cette nouvelle.

À ce stade, il est nécessaire de faire le point : que signifie le rejet de la demande de suspension ? Quelles sont ses conséquences immédiates ?

La décision et ses conséquences

Les conséquences sont de deux ordres : pratiques et juridiques.

Sur un plan pratique, les travaux préalables à la reprise des circulations entre Oloron et Bedous peuvent démarrer. D’après les informations que nous avons, les entreprises ont déjà été pressenties. Le démarrage pourrait donc intervenir dès septembre. À suivre…

Sur un plan juridique, il convient de rappeler que le Tribunal administratif de Toulouse examinait uniquement la demande de suspension de l’arrêté ; il ne jugait pas sur le fond. Sa décision de rejet de la demande peut faire l’objet, dans un délai de 15 jours (à partir de la réception de l’ordonnance) d’un recours en cassation devant le Conseil d’État. Ce recours n’est pas suspensif. La cassation n’interviendra que s’il y a un vice de forme, une violation de la loi ou une erreur de droit dans l’ordonnance du Tribunal administratif de Toulouse.

L’examen, sur le fond cette fois-ci, du recours initial du CROC prendra, naturellement, du temps. Nous n’avons aucune information quant à la durée de ce délai.

L’audience du 16 juin 2014, à Toulouse

Le CRÉLOC était représenté par Michel Rodes à l’audience du Tribunal administratif du 16 juin 2014, qui avait à examiner la demande de suspension en référé de l’arrêté préfectoral par le CROC. Vous pourrez prendre connaissance de son compte rendu en intégralité en cliquant ici.

Bien que la procédure soit écrite, les différentes parties ont la possibilité de plaider, ce que tous ont fait, comme vous pourrez le lire dans le compte rendu de Michel Rodes. M. Manaut, co-président du CROC, a présenté sa requête. Lui ont répondu, dans l’ordre, le représentant de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques, RFF, Michel Rodes (pour la FNAUT, la SEPANSO et le CRÉLOC) et, enfin, l’avocat de la Région Aquitaine.

L’ordonnance du Tribunal administratif de Toulouse, le 19 juin 2014

Le CRÉLOC met à votre disposition l’ordonnace. Vous aurez, ainsi, un aperçu des arguments avancés par les uns et les autres pour appuyer ou contester la demande de suspension de l’arrêté préfectoral.

L’ordonnance conclut à l’intérêt à agir des associations et, surtout, au rejet de la demande de suspension de l’arrêté préfectoral.

La presse locale en parle…

Bien entendu, la presse locale a immédiatement donné l’information :

• l’article de la République des Pyrénées du 19 juin 2014 ;

• l’article de Sud-Ouest du 19 juin 2014.

L’exposition du centenaire à Bedous

L’inauguration de l’exposition permanente « 1914. L’arrivée du train en vallée d’Aspe »
à Bedous le 19 avril 2014

Le CRÉLOC était invité au vernissage de l’exposition permanente proposée par Mémoire d’Aspe, à l’instar de toutes les associations partenaires des animations qui vont fêter, à Oloron et à Bedous, le centenaire de l’arrivée du train en vallée d’Aspe, en gare de Bedous, le 21 avril 1914.

L’un des panneaux de l’exposition permanente préparée par l’association Mémoire d’Aspe sous la halle de Bedous

(photo Alain Dubourdieu – CRÉLOC)


L’occasion pour les membres du CRÉLOC présents de rencontrer de nombreux acteurs politiques de la région. M. Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, était là, ainsi que le 1er vice-président en charge des Transports, M. Bernard Uthurry. Mme Marie-Pierre Cabannes représentait le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et son président, M. Georges Labazée. Mme Frédérique Espagnac, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques, avait fait le déplacement. Le sous-préfet d’Oloron, M. Samuel Bouju, était là aussi, représentant l’État. Des maires de la vallée d’Aspe (mais pas tous !) étaient là, bien sûr !

De gauche à droite, Sylvie Sallabert (Conseil Régional d’Aquitaine), José Maria Sisò Vasquez (ADIF), Maryse Darsonville
(présidente de Mémoire d’Aspe), Henri Bellegarde (maire de Bedous), Bernard Uthurry et Alain Rousset (Conseil Régional d’Aquitaine), Frédérique Espagnac (sénatrice des Pyrénées-Atlantiques) et Samuel Bouju (sous-préfet d’Oloron-Sainte-Marie).

(photo François Rebillard – CRÉLOC)


Après avoir accueilli ce florilège d’élus et les avoir remercié de leur présence, le maire de Bedous, Henri Bellegarde a dit combien cette journée était importante pour lui et pour sa commune. Mme Simone, petite-fille de Joseph Carles, maire de Bedous, a lu le discours prononcé par son grand-père ce 21 avril 1914.

Simone Carles lit le discours de son grand-père, Joseph Carles, maire de Bedous le 21 avril 1914
(photo Gérard Lopez – CRÉLOC)

Le CRÉLOC a pu discuter quelques instants avec M. Alain Rousset des derniers développements du dossier du Canfranc en vallée d’Aspe.

Autour d’Alain Rousset, François Rebillard, Patrick Marconi, Christian Broucaret, Alain Dubourdieu et Michel Rodes
(photo Gérard Lopez – CRÉLOC)

Nous y reviendrons…

L’association Mémoire d’Aspe a mis en ligne sur son site Internet les fonds qui lui ont permis de réaliser cette exposition. En trois parties (les travaux, les hommes, l’inauguration), elle présente des photos dont la plupart sont inconnues du grand public. Pour les découvrir…

¡Todos a Canfranc!

les 28, 29 et 30 mars 2014,
à la mairie de Canfranc et à la gare [voir programme]

Compte rendu des IIes journées
del Canfranero 2014

Les organisateurs des IIes Journées du Canfranero 2014 avaient convié les associations françaises et espagnoles favorables à la réouverture du Canfranc, ainsi que les Chambres de Commerce et d’Industrie* à débattre des conditions qui favoriseraient la réouverture et la pérennité du Canfranc. Côté français, le CRÉLOC, avec François Rebillard et Patrick Marconi, et la FNAUT-Aquitaine, représentée par son président, Christian Broucaret, avaient fait le déplacement. Et c’est Robert Minguez qui a assuré, au pied levé, le difficile travail de traduction des interventions (chapeau l’artiste !).

Un an après, François Rebillard a pu informer nos voisins aragonais sur la poursuite du projet de réouverture, avec l’annonce de la DUP signée par le préfet des Pyrénées-Atlantiques le 19 février dernier. Et même s’il est resté prudent, il a rappelé que, pour le CRÉLOC, le Canfranc ne doit pas s’arrêter à Bedous.

Christian Broucaret, membre du conseil d’administration du CRÉLOC est également le président de la FNAUT-Aquitaine. Après avoir présenté la FNAUT (dont le CRÉLOC est adhérent), il a présenté les intérêts culturels, sociaux et économiques que les usagers de nos deux régions trouveront dans la réouverture du Canfranc.

Quant à Patrick Marconi, son intervention plus technique traitait du fret. Après avoir rappelé que le fret ferroviaire était le parent pauvre des échanges transpyrénéens, il a milité pour un maillage ferroviaire incluant le Canfranc, et à même d’assurer la sécurité des échanges. Et de citer en exemple quelques usages de chemin de fer dans un pays où un cent est un cent : les USA**

Diego Colas, le porte-parole de la CREFCO, a regretté que les gouvernements espagnol et français ne soient pas allés plus loin qu’une simple déclaration d’intention (une de plus !) en faveur du Canfranc lors du dernier sommet franco-espagnol, et aient renvoyé au groupe de travail quadripartite la préparation d’une possible décision. Il a dit combien la CREFCO regrettait également le manque de geste fort en faveur du Canfranc, qui permettait au gouvernement espagnol de ne rien faire. Mais ça… c’était avant la DUP, où les travaux entre Oloron et Bedous étaient l’amorce de la réouverture. Et il ne faut pas que l’Aragon et le gouvernement central se cachent derrière la TCP pour ne pas investir sur le Canfranc. Car cela équivaudrait à se tirer une balle dans le pied.

Deux autres associations aragonaises étaient invitées à intervenir : l’AZAFT et l’Asociación Altoaragonesa del Ferrocarril. Même si le Canfranc n’est pas l’objet principal de leurs activités, il a, à leurs yeux, un intérêt évident pour l’Aragon, et ils soutiennent le combat de la CREFCO pour la réouverture (l’AZAFT en est membre).

Une des questions de l’un des auditeurs peut conclure ce rapide compte rendu : « Que va-t-il se passer en 2016 ? » Un beau sujet pour les IIIes Journées du Canfranero. En France ?

(*) Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Pau avait demandé à François Rebillard de l’excuser.

(**) Patrick Marconi nous a signalé deux liens, pour les anglophones :

espwww.bnsf.com/customers/what-can-i-ship

espwww.bnsf.com/customers/how-can-i-ship

De gauche à droite : Carlos Abadias, Diego Colas, le modérateur, François Rebillard,
Christian Broucaret et Robert Minguez, traducteur.
Patrick Marconi rejoindra la table par la suite
[Photo Gérard Lopez, CRÉLOC]

De gauche à droite : le modérateur, Patrick Marconi, Robert Minguez, traducteur,
et Christian Broucaret.
[Photo Gérard Lopez, CRÉLOC].

Le comité de ligne Pau-Oloron

Une nouvelle réunion du comité de ligne Pau-Oloron s’est tenue à Pau, au Pavillon des Arts, le 6 mai 2014.

Le CRÉLOC était invité – et représenté par Gérard Lopez, membre du Conseil d’Administration, ainsi que la FNAUT-Aquitaine – représentée par Christian Broucaret et Patrick Marconi.

S’il fut beaucoup question du récent affaissement du talus de Haut-de-Gan et de ses conséquences sur la pratique des usagers au quotidien, la question des retards et annulations de trains a également été abordée.

Nous vous proposons de prendre connaissance des comptes rendus de Gérard Lopez et Patrick Marconi, ainsi que de celui qui a été rédigé par la SNCF.

L’Ambassadeur dérape…

 

M. l’Ambassadeur de France en Espagne avait, le 13 mai 2014, défrayé la chronique dans la capitale aragonaise, avec des propos inquiétants, pour ne pas dire plus, à propos de l’avenir du Canfranc, dans un entretien dans les colonnes du Heraldo de Aragón.

Le quotidien Sud-Ouest a cherché à en savoir plus et publie, dans son édition du 21 mai 2014, un entretien avec M. l’Ambassadeur (que nous reproduisons ci-dessous).

Des propos très mal perçus du côté aragonais

La réponse de la DGA ne s’est pas faite attendre ! Le 13 mai, toujours dans le Heraldo de Aragón, la Région rappelle sa volonté de convaincre la France « de la nécéssité économique, politique et stratégique des communications transfrontalières via l’Aragon. »

Pour lire en ligne l’article du Heraldo de Aragón…

Pau-Canfranc : les précisions de l’ambassadeur de France en Espagne

Publié le 21/05/2014 à 06h00, modifié le 21/05/2014 à 08h58 par Nicolas Rebière
L’ambassadeur de France à Madrid revient sur ses propos
dans le « Heraldo ».



 

 


L’ambassadeur de France à Madrid revient sur ses propos
dans le « Heraldo ».

L’ambassadeur de France à Madrid, Jérôme Bonnafont. © Photo AFP NOAH SEELAM

« Différences d’interprétation », « sensibilité aragonaise sur ces sujets »… Du côté de l’ambassade de France, on a préféré, en fin de semaine, revenir sur les propos prêtés à l’ambassadeur de France à Madrid, Jérôme Bonnafont par le « Heraldo », principal quotidien d’Aragon (notre édition du 14 mai), dont une partie avait été reproduite par son site Internet, heraldo.es. Des propos qui revenaient à dire que la liaison Pau-Canfranc serait « un scandale » si le trafic n’était pas au rendez-vous. L’ambassadeur de France a reprécisé sa position.

Y a-t-il un marché ?

À propos de cette ligne, que la Région Aquitaine soutient en investissant sur la restauration de la voie ferrée Oloron-Bedous, l’ambassade n’a pas voulu montrer de quelconques réticences à ce projet. « Il existe un groupe de travail quadripartite (France, Espagne, Aragon, Aquitaine, NDLR) et nous devons le réunir rapidement. On a besoin d’évaluations précises pour étudier la sécurité et la viabilité économique d’une éventuelle réouverture. La question des finances publiques de nos pays respectifs est importante, et de ce fait, on ne peut lancer des infrastructures s’il n’y a pas clairement un marché pour celles-ci, surtout lorsqu’on est en période d’économie des finances publiques. »

Le rêve égale le dialogue

Le fameux groupe quadripartite doit d’ailleurs se réunir début juin pour reparler du projet cher à Alain Rousset de ce côté-ci des Pyrénées. Quant à la traversée centrale des Pyrénées, qualifiée de « rêve » par l’ambassadeur lors de sa venue à Saragosse, ses services précisent qu’il fallait lire le mot « rêve » dans son acception positive. « S’il s’agissait d’un rêve vain, il n’existerait pas un groupe de dialogue entre la France et l’Espagne. »

L’entretien de l’Ambassadeur au Heraldo de Aragón est disponible au format PDF.

La réponse de la DGA à l’Ambassadeur est disponible au format PDF.

L’entretien de l’Ambassadeur à Sud-Ouest est disponible au format PDF.

Lus

dans la presse espagnole

Le Heraldo de Aragón annonce, dans son édition du 6 avril 2014, la prochaine réunion de la commission quadripartite, États-Régions (Espagne, France, Aragon et Aquitaine) à Saragosse ce mois-ci (le remaniement du gouvernement français ne permet pas de donner une date plus précise). D’après le journaliste, Ramón J. Campo, le gouvernement espagnol semble décidé à « pousser les feux » en faveur de la réouverture du Canfranc.

Voir l’article du Heraldo de Aragón

¡Todos a Canfranc!

Les IIes journées
del Canfranero 2014

les 28, 29 et 30 mars 2014,
à la mairie de Canfranc et à la gare

Le vendredi 28 mars

16 h 30. — Inauguration des Journées (dans le hall de la station), par le maire de Canfranc, le directeur général des Transports de la DGA et la mairie
d’Oloron.

— Inauguration de l’exposition photographique : « L’histoire de Canfranc » (dans le hall de la station) ;

— Table ronde des entreprises (collège des Arañones), avec les représentants des Silos Aragonais de Canfranc, de Canfranc Banco de Ideas et d’IECA.

Le samedi 29 mars

11 h 30. — Table ronde des Institutions publiques (collège des Arañones), avec la Fondation Transpyrénéenne, la mairie de Canfranc et le Conseil régional d’Aquitaine.

13 h 30. — Inauguration de l’exposition de modélisme ferroviaire (collège des Arañones).

17 h 00. — Table ronde des associations (collège des Arañones), avec la CREFCO, le CRÉLOC, l’AZAFT, la FNAUT, l’Association Haut-Aragonaise du Chemin de fer, les Chambres de Commerce d’Aragon et la Chambre de Commerce et d’industrie du Béarn.

Les échanges seront traduits.

Le dimanche 30 mars

8 h 45. — Sur inscription : voyage guidé en train jusqu’à Jaca (le retour est prévu pour 9 h 53, horaire RENFE !).

De 10 h 30 à 14 h.

— Exposition de l’Association Aragonaise du Chemin de 
Fer.

Visites accompagnées de la station de Canfranc :
esple samedi, à 12 h 50 et à 16 h 15, le dimanche à 11 h.
espCes visites sont gratuites pour les participants aux Journées.

Inscriptions jusqu’au 25 mars.

Renseignements et inscriptions à l’Office de Tourisme de Canfranc :

wwww.canfranc.es ••• turismo@canfranc.es

Télécharger ci-dessous
le dépliant détaillé en castillan

II_Jornadas_del_Canfranero_2014

avec un volet international pour les inscriptions

revoir le film de janvier :

http://midi-pyrenees.france3.fr/emissions/pyrenees-pirineos

La carte de la RENFE…

Ci-dessous, un extrait de la carte officielle de la RENFE, la partie qui nous intéresse pourrait se nommer l’isthme européen, car une péninsule se rattache toujours à un continent par un isthme, sans cela la péninsule est isolée. Cette vérité vraie avait déjà frappé les Français et les Espagnols depuis longtemps et la RENFE tient à en souligner la trace : la ligne Goya, ou du Canfranc, existe !

Le nord de la carte de la RENFE

[RENFE, 2013]

la raison prévaudra toujours…

Ahora el Canfranc

Ci-dessous, la traduction du document diffusé sur le site de la CREFCO.

Voir l’original…

Le Canfranc, maintenant !

Les partis politiques, syndicats et organisations patronales et sociales d’Aragon soussignés, à la suite de la décision de la Communauté Européenne d’ajourner à 2030 la Traversée Centrale des Pyrénées, et sans préjuger que la situation puisse évoluer, manifestent leur appui à la réouverture et à la modernisation de la ligne ferroviaire Saragosse–Canfranc–Pau, la jugeant nécessaire, viable et opportune.

La réouverture de la voie ferrée de Canfranc, toujours respectueuse de l’environnement pyrénéen est nécessaire, car elle augmenterait la compétitivité des entreprises aragonaises, et même d’autres situées hors de la région, favorisant le maintien de l’emploi. En outre, le fonctionnement de la ligne générerait du travail et du commerce, spécialement dans le domaine de la logistique.

La réouverture de la voie ferrée de Canfranc est possible car les infrastructures existent et sont en bon état (sauf en certains endroits), son coût serait moindre, donc plus accessible en ces temps de restrictions budgétaires. Les travaux nécessaires pourraient être réalisés à court terme, avec un retour sur investissement rapide.

La réouverture de la voie ferrée de Canfranc est opportune, car, pour la première fois depuis que la partie française a été fermée en 1970, la France a réalisé des travaux et engagé des crédits sur ce tronçon, ce qui prouve qu’elle désire rétablir le trafic ferroviaire, ainsi que l’a affirmé le représentant de l’État français à l’occasion de la dernière réunion du groupe de travail quadripartite, le 30 novembre 2011 à Saragosse.

Opportune et en outre urgente, car ce même représentant a fait remarquer que la haute vitesse arriverait à Hendaye en 2020, et que la ligne Saragosse–Pau devrait être opérationnelle avant.

En conséquence, les signataires demandent aux gouvernements espagnol et français qu’ils mettent tout en œuvre et trouvent les financements correspondants, si cela est possible avant la fin de l’exercice 2012, pour obtenir la dite réouverture et la modernisation de la ligne de Canfranc, en conformité avec les projets existants.

Signataires

— Les porte-paroles des partis politiques aux Cortes de Aragón.

— Deux syndicats.

— Les unions patronales.

— La CREFCO.

L’attente

Le butoir d’Oloron

Le symbole majeur de ce que le CRÉLOC doit faire sauter dans les consciences :
le butoir réglementaire de la gare d’Oloron, en direction de Canfranc.

[photo François Rebillard, décembre 2013]

 

Article de La Lettre développé

Le format de La Lettre du CRÉLOC de l’hiver 2013-2014 ne permettait pas la parution intégrale de l’article montrant l’attente des Espagnols pour la réouverture de la partie française de la ligne Goya. Voici l’article intégral, nous le rangerons ensuite dans nos dossiers.

L’Aragon en attente

La crise affecte les infrastructures espagnoles

L’Espagne a réalisé un très grand effort dans le domaine de la haute vitesse ferroviaire (voyageurs interrégionaux). Elle est le pays du monde qui en compte le plus de kilomètres par habitant.

Mais la crise est passée par là, et le réseau ancien n’a pu être gardé à niveau ; il est utilisé par le trafic de marchandises, assez marginal (5 % des transports terrestres). Des lignes anciennes ferment, des arrêts sur les lignes existantes sont supprimés, au grand dam des usagers.

Il avait été créé un groupe quadripartite (États français et espagnol, Régions Aquitaine et Aragon) qui s’est prononcé en novembre 2011 sur le rétablissement du trafic international Pau–Saragosse.

Un calendrier de la réouverture devait être établi (il a fallu que nous attendions mars 2013 pour l’avoir), et une étude sur l’impact socio-économique de cette réouverture demandé à l’État français, qui n’a pas été réalisée.

La politique de l’Aragon sur la liaison transfrontalière

La voie ferrée Saragosse–Canfranc possède un trajet commun avec la ligne classique Saragosse–Barcelone jusqu’à Tardienta. Sur ce tronçon, elle possède deux voies, l’une à écartement ibérique, l’autre avec le standard européen. Depuis Tardienta jusqu’à Huesca, une seule voie reste avec le double écartement, et elle est électrifiée.

Des projets de réhabilitation entre Huesca et Jaca existent et commencent à connaître des suites.

Le Canfranc a toujours une bonne image en Aragon : sa construction a été, en son temps, le moteur du développement économique, et le désenclavement par le nord un puissant facteur.

Le Partido Popular, majoritaire en Aragon (et en Espagne), n’a donc pas eu de mal à signer le protocole d’accord de mars 2013 avec la Région Aquitaine.

Il appelle maintenant l’État espagnol à prendre le relais, comme il le demande aussi à la France.

Les attentes du monde économique de Saragosse

Depuis longtemps, la volonté des entrepreneurs aragonais est de commercer avec l’Europe du nord et de s’insérer dans le réseau européen. Pour ce faire, ils n’ont que les deux sorties de part et d’autre des Pyrénées (Hendaye et Portbou). Un accès direct à Dax ou Narbonne par Canfranc aurait le mérite de court-circuiter ces goulets d’étranglement et d’être plus direct.

Beaucoup d’entreprises de Saragosse sont fortement exportatrices : Général Motors voitures, BSH électroménager, SAICA papier…

Le trafic qui traverse les Pyrénées vers le nord n’a pour l’instant d’autre alternative que les camions. Et ces industries pensent très fortement à utiliser le Canfranc. Une réunion à laquelle participaient une cinquantaine de chefs d’entreprises l’a réaffirmé en 2006 à Saragosse.

Tout le monde a entendu parler de la plateforme multimodale Plaza gérée par l’ADIF (équivalent espagnol de RFF).

Mais il existe aussi une gare de triage privée : Terminal Maritima de Zaragoza appartenant au port de Barcelona et à l’entreprise Mercazaragoza. Un programme, ALIA, a créé un forum d’intermodalité où sont étudiées les possibilités de constituer des trains multi-clients. De cette gare, trois trains de 1000 tonnes partent actuellement chaque semaine, et le potentiel est non négligeable. Par exemple de la luzerne déshydratée est envoyée dans les Émirats Arabes.

Cette gare est en pleine expansion. Donc l’ensemble des échanges économiques de l’Aragon offre un potentiel incomparable.

C’est pourquoi la confédération régionale des chefs d’entreprise d’Aragon et le président des chambres de commerce et d’industrie d’Aragon ont cosigné, le 16 mars 2012, avec les divers partis politiques, des syndicats et la CREFCO (notre homologue aragonais) un document :

« AHORA EL CANFRANC » dont vous trouverez la traduction ci-jointe.

Quelles perspectives ?

Bien sûr, il semble que nous ayons dans la région un potentiel économique moindre, mais le flux sud-nord prévisible permettrait, en retour, un développement nord-sud.

Et ceci nécessite que la liaison soit rétablie le plus rapidement possible, d’emblée avec le même écartement européen, et une ligne électrifiée.

Cela aurait l’avantage d’éviter l’invasion des Pyrénées par les poids lourds.

Qui nous dira qu’une ligne internationale existante, avec de telles possibilités, n’est pas un pari d’avenir ?

_____
Jacques Couratte-Arnaude et Luis Granell.

Extrait de la carte ferroviaire de la RENFE

L’embrachement ferroviaire de Tardienta, au nord-est de Saragosse.

[photo Luis Granell]

Sur la photo, à l’horizon, la gare de Tardienta dans laquelle on distingue la voie qui s’éloigne au fond à droite, c’est la classique à écartement ibérique vers Barcelone. Les deux voies qui s’incurvent à gauche se dirigent vers Huesca, l’une à écartement ibérique (celle qui bifurque de la voie de Barcelonne), l’autre, à l’extrême gauche, est à écartement standard (UIC).

Été comme hiver, y a toujours une activité vers les Pyrénées
provisoirement infranchissables…

[photo François Rebillard, décembre 2013]

La RENFE envoie encore ses trains à Canfranc, mais ils devront faire demi-tour,
l’Aragon attend toujours…

[photo François Rebillard, décembre 2013]

revoir le film du 2 février :

http://midi-pyrenees.france3.fr/emissions/pyrenees-pirineos