Tunnel 1912

[ Document Jean Brenot ]
Au lendemain de la jonction, les ouvriers espagnols se réunissent pour célébrer le percement du tunnel du Somport.
Reproduction d’un cliché extrait du site Mémoire d’Aspe.

[ Document Jean Brenot ]
Au lendemain de la jonction, les ouvriers espagnols se réunissent pour célébrer le percement du tunnel du Somport.
Reproduction d’un cliché extrait du site Mémoire d’Aspe.
Les publications littéraires sur le rail en Béarn sont rares. Cet ouvrage de 240 pages illustrées, édité en juin dernier, cite toutes les lignes de chemin de fer créées ou en projet de 1838 à 1918 dans le Béarn : lignes à voie normale, à voie étroite, trams urbains et funiculaire. Aux aspects sociaux-économiques, s’ajoute la chronologie des inaugurations des différents tronçons. Le Canfranc est naturellement en bonne place.

Quand et comment, en Béarn, est-on passé des interminables trajets vers les marchés des centres urbains, à pied ou à l’aide de la traction animale, au chemin de fer rapide et confortable ? Dans quelles circonstances a-t-on pu s’affranchir de chemins et de routes si longtemps et si souvent impraticables pour avoir la possibilité de gagner chefs-lieux, villes et villages sans affronter les pénibles aléas de ces voyages ?
C’est ce que vous montre cet ouvrage abondamment illustré. Il satisfera tant les amoureux du rail que le public des non-spécialistes intéressés par l’histoire régionale. Ces derniers ne se sentiront pas noyés par d’abondantes informations techniques dont sont riches les revues spécialisées qui, il y a maintenant plus d’un quart de siècle, se sont ponctuellement et brièvement intéressées au sujet.
C’est une histoire de trains d’intérêt général et local, de tramways départementaux à vapeur de notre province qui est ici retracée. C’est la naissance et le développement des tramways urbains de Pau, omnibus à chevaux puis tramways électriques, de son funiculaire maintenant centenaire que vous allez ici découvrir.
Sommaire
Avant-propos
Les communications avant le chemin de fer
Le chemin de fer
— Établissement et exploitation d’une ligne
— Le chemin de fer d’intérêt général en Béarn
— Les lignes de chemin de fer en Béarn
à la veille de la Grande Guerre
Le chemin de fer d’intérêt local
Une région bouleversée
Les tramways urbains à Pau
Le funiculaire de Pau
Ouvrages et documents consultés
Table des illustrations
N’hésitez pas à ajouter ce livre dans votre bibliothèque, vendu 20 € en librairie, 27 € frais de port compris à La Vie du Rail.
Un détail, l’auteur est adhérent du CRÉLOC.
Le discours des fêtes, le vendredi 13 juillet 2012 au soir pour l’ouverture des fêtes de Canfranc-Estación, portait principalement sur le train, bien entendu.
Au balcon de la mairie, on peut notamment remarquer la présence du maire de Canfranc, Fernando Sánchez Morales, du porte-parole de la CREFCO, Benjamin Casanova, et du président du CRÉLOC, Alain Cazenave-Piarrot.

Le balcon de la mairie de Canfranc…
[photo Jesús Crusellas]
Deux jours plus tard, la commémoration du 84e anniversaire de l’inauguration de Canfranc, le dimanche 15 juillet au matin.

La foule des Espagnols est toujours assidue à cet événement.
[photo Jesús Crusellas]
Quatre représentants du CRÉLOC étaient également présents, plus un responsable de la FNAUT de Dordogne. Le thème de cet anniversaire était le Canfranc et le cinéma, ce qui a donné un lustre particulier à la manifestation. Après les discours d’usage, une actrice a lu une histoire de rencontre transfrontalière en 1928. Puis ce fut l’acte symbolique à l’entrée du tunnel du Somport. La projection de deux films a été faite à l’école, dont notamment « L’or du Canfranc » rappelant les heures sombres de la Deuxième Guerre mondiale.

« Un chemin de fer respectueux de l’environnement et des Pyrénées : Le Canfranc » :
une banderole que nous aimerions bien voir côté français.
[photo François Rebillard, 2012]

En semaine, le train de maïs — chargé par des camions venus de France —
descend sur Saragosse.
[photo François Rebillard, 2012]

Quatre-vingt-quatre ans et toujours impressionnant par sa taille,
le bâtiment des voyageurs de la gare de Canfranc.
[photo François Rebillard, 2012]
Amis et amies internautes, bonne rentrée à tous ! et au plaisir de vous compter encore plus nombreux parmi les adhérents du CRÉLOC.
Nous entendons souvent dire, dans les réunions du CRÉLOC, surtout lors des anniversaires et dans l’attente de la réouverture, c’est-à-dire l’attente du retour du train, que nous ne devrions pas « ressasser le passé ». C’est sans doute vrai, nous ne nous éclairons plus avec un fanal de garde-barrière, cependant il n’en demeure pas moins que la nostalgie est toujours un puissant moteur.
Le mot lui-même, « nostalgie », contient tout le programme du CRÉLOC, car il est bâti sur le grec nostos, « le retour » et algos, « la douleur ». C’est ce qui a mû Ulysse pour revenir à Ithaque, et on a vu comment il était « motivé », car la nostalgie est une puissante locomotive.

L’autorail Pau–Oloron dans la plaine d’Escout semble un modèle réduit,
cependant c’est bien lui qu’on remarque au cœur du paysage…
[photo François Rebillard, 2012]
Pour s’en convaincre, et enfoncer le tire-fond sur cette question, on va se reporter à une vieille chanson d’André Claveau que la plupart d’entre-nous ont en tête. Nous n’insisterons pas davantage, car c’est une innocente chanson au premier abord, nous nous contenterons d’accentuer les mots qui nous parlent plus particulièrement.
André Claveau, paroles et musique de Marc Fontenoy, 1952.
Pour se rappeler l’air, voir un petit clip sur le navigateur
Un p’tit train s’en va dans la campagne
Un p’tit train s’en va de bon matin
On le voit filer vers la montagne
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
Plein d’entrain…
Dans les prés, il y a toujours des vaches
Étonnées de voir encore passer
Ce p’tit train qui lâche des panaches
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
De fumée…
La garde-barrière agite son drapeau rouge
Pour dire bon voyage au vieux mécanicien
Mais dans les wagons nuls voyageurs ne bougent
Car ils prennent tous le car et le train ne sert à rien…
Le p’tit train qui veut croire aux miracles
L’air de rien s’en va en sifflotant
Et les veaux admirant le spectacle
Tchi tchi fou, tchi tchi fou
Sont contents…
Hélas, il y a des gens qui trouvent que c’est exagéré
De donner tant d’argent pour qu’un p’tit train
Aille se promener…
Alors, ils lui ont dit, cette fois-ci, c’est bien fini
Profites-en, c’est ta dernière sortie…
Un p’tit train s’en va dans la campagne
Un p’tit train s’en va de bon matin
On le voit filer vers la montagne
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
Plein d’entrain…
Il revoit les champs et les rivières
Et les voies qui sentent bon l’été
Il revoit toutes les humbles chaumières
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
Dans les près…
Le train ralentit près de la garde-barrière
Et le mécanicien la salue de la main
Elle voit le feu rouge du wagon arrière
Qui s’éloigne doucement et se perd dans le lointain…
Le p’tit train a perdu la bataille
C’est la fin de ces belles flâneries
Il s’en va vers le tas de ferraille
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
C’est fini…
Mais plus tard, lassés des grands voyages
Nous penserons souvent au petit train
Qui flânait parmi les verts bocages
Tchi tchi fou, tchi tchi fou… tchiiiiiiiiiii !
Nous… le… regretterons… bien…
Oui, nous le regrettons. Le regret va de pair avec le « regrès », selon le mot d’Élisée Reclus (amateur orthézien du chemin de fer), nous avons pensé un moment que « le train ne sert à rien » et nous voyons aujourd’hui que le train est indispensable, il représente plus que jamais le progrès, un progrès mû par une puissante nostalgie qui se voit partout dans le monde, surtout à travers les ferrovipathes, et le ressentiment des brebis…

Ces brebis ont la noslagie du temps où elles empruntaient impunément le platelage
qui sera désormais la voie du retour vers Bedous, l’Ithaque aspois.
(On ne voit pas Polyphème qui les garde).
[photo François Rebillard, 2012]

Le 42e anniversaire de la fermeture du Canfranc, a eu lieu lle 27 mars 2012.
Et entre Urdos et les Forges d’Abel il reste si peu à faire !…
[photo François Rebillard, 2012]

… mais il y en a pas mal de fait :
au PN 22 à Herrère, entre Oloron et Pau,
on peut voir l’avenir du Canfranc : un matériel récent sur une voie neuve, et…
[photo François Rebillard, 2012

… à Pau, en un an de travaux de nuit, les 2 800 m2 de la marquise
ont été entièrement rénovés pour 3,4 M€…
[photo François Rebillard, 2012]

… à Oloron-Sainte-Marie, la place de la gare a été totalement restructurée
(revêtement, parking, abri-bus, plantations…) pour 210 000 €.
[photo François Rebillard, 2012]

Février en gare d’Oloron-Sainte-Marie
[photo François Rebillard, 2012]
Travaux préalables pour la constitution du dossier
d’enquête d’utilité publique portant sur la
« reprise des circulations ferroviaires entre Oloron et Bedous »

Travaux de géomètre aux abords de Lurbe-Saint-Christau
[photo François Rebillard, 2012]

Études de sol aux abords du PN 50 à Sarrance
[photo François Rebillard, 2012]

Une carotteuse aux abords des Fontaines d’Escot
[photo François Rebillard, 2012]
Article de Sud Ouest du 15 février 2012
Environ 50 personnes ont écouté les explications de Réseau Ferré de France lundi 13 février 2012
« C’est un passage vers Canfranc », a rappelé Bernard Uthurry lundi soir en ouvrant la réunion organisée par Réseau Ferré de France (RFF) au sujet de la réouverture de la ligne ferroviaire Oloron–Bedous.
Une réunion qui concernait plus particulièrement les riverains d’un premier tronçon Oloron—Bidos–Gurmençon et qui a rassemblé une cinquantaine de personnes à la mairie d’Oloron. Premier vice-président chargé des infrastructures à la Région, Bernard Uthurry a rappelé que 105 millions d’euros avaient été alloués par vote par la Commission permanente du Conseil régional pour financer ce projet en totalité.
« Les études ont commencé au mois d’octobre », a souligné Pascal Petel, directeur régional adjoint de RFF. Cette ligne de 24,5 km entre Oloron et Bedous doit être apte à recevoir du fret dans quelques années, a-t-il précisé. Les études sont également faites dans la perspective d’une électrification à terme de cette ligne. »
Sur le plan de la circulation des trains, 4 allers-retours sont prévus entre Oloron et Bedous, plus deux allers-retours Oloron–Bidos où se trouve l’entreprise Messier. La voie étant unique, le train qui ira à Bedous assurera le retour.
28 ponts, 46 ouvrages hydrauliques, plus de 4 km de murs de soutènement, 7 tunnels pour une longueur totale de 1 300 m : ainsi se décline la partie technique de la ligne. « Elle comporte 27 passages à niveau. 7 seront supprimés, 16 resteront ouverts et seront automatisés, un autre sera remplacé par un passage à niveau piéton et deux seront dénivelés avec la création de ponts permettant de passer sur la voie ferrée », a présenté Gilles Normand, directeur d’opération délégué du cabinet Systra, maître d’ouvrage mandaté par la Région sur ce chantier. « Les études vont se poursuivre cette année, le dossier sera transmis à l’État pour qu’il amorce l’enquête publique qui se fera début 2013. Les travaux devraient démarrer fin 2013 pour une mise en service fin 2015 », a annoncé Pascal Petel, qui a parlé d’un coût de 122 millions d’euros.
Au cours de la discussion qui a suivi, la vitesse de la ligne a été abordée. Elle sera en général de 80, voire 90 km/h et permettra de relier Bedous à Pau en une heure.
« La SNCF nous a dit qu’il n’y aurait jamais de réouverture et quid des nuisances subies par les riverains ? » a demandé une dame. « Une étude d’impact sera présentée dans l’étude publique », lui a répondu Pascal Petel. « La SNCF n’a jamais fermé cette ligne administrativement, je la vois mal dire qu’elle ne rouvrira jamais », a ajouté Bernard Uthurry.
Le plus virulent a été Georges Manaut, propriétaire d’une maison de garde-barrière à Gurmençon et farouche opposant dès le départ. « C’est un projet loufoque, ni économique, ni écologique. C’est de l’enfumage ! » s’est-il exclamé. « Le bus Oloron–Canfranc ne transporte que 4 passagers et il consomme 3 fois moins de gas-oil que les locomotives de ce train », a-t-il dénoncé.
Bernard Uthurry lui a rétorqué qu’une entreprise de 800 personnes située sur cette voie allait investir 50 M€ (Messier, nos éditions précédentes) et fixer ces emplois. Quant aux aides de l’Europe, elles aussi mises en doute par la riveraine précitée, Frédéric Tobler, chef de la mission grands projets au Conseil régional, a annoncé que le financement de la moitié des études venait d’être accepté par l’Europe.
L’accès aux personnes à mobilité réduite, notamment à des wagons plus hauts que les quais a été abordé. « En plus du conducteur, il y aura un accompagnateur dans les trains », a avancé Gilles Normand.
Pour André Paillas, maire de Bidos, la sécurité des riverains prime. L’assurance que dans les parties urbanisées la voie serait grillagée lui a été donnée.
Pierre Hourticq, du comité des riverains de la RN 134 à Gurmençon, a rebondi sur des chiffres qui ne lui ont pas échappé. « La Région a voté 105 millions d’euros. Or, à RFF, vous parlez de 122 millions d’euros. Ces 17 millions de différence nous seraient bien utiles pour la déviation Asasp–Gurmençon », a-t-il suggéré. « Ces 122 millions sont calculés par RFF dans une hypothèse large de passages à niveau à refaire dans le cadre de la circulaire Bussereau. C’est en calculant au plus près de ceux qu’il faudra vraiment retoucher que nous sommes arrivés à 105 millions d’euros », a expliqué Frédéric Tobler.
Sans doute rassuré par la courtoisie qui a régné pendant toute la réunion, un autre riverain a dit qu’il était très content que la ligne rouvre. « Et pour le bus entre Oloron et Bedous, il y a 56 voyageurs par jour et 120 en été », a-t-il précisé à Georges Manaut.
« Nous reviendrons à la fin de l’été ou au début de l’automne pour rendre compte de l’avancement du projet », a conclu Pascal Petel qui a repris son bâton de pèlerin pour les deux autres réunions programmées dans un premier temps.
Deux images pour le solstice d’hiver 2011-2012, fêtes des Lumières et du Renouveau…
Pour y voir plus clair

Théodolite au PN 34 à Bidos. [PHOTO FRANÇOIS REBILLARD]

Débroussailleuse au PN 55 entre Sarrance et Bedous. [PHOTO FRANÇOIS REBILLARD]

Voici le paysage idéal pour Réseau Ferré de France
le jeu pour un ancien du CRÉLOC serait de dire où ce trouve ce magnifique pont
et la montagne au loin qui ressemble à un volcan, en plus sympathique,
la solution se trouve quelque part dans nos pages.

Si nous faisons bien attention aux détails, vous verrez en premier lieu que ce bulletin porte le numéro 1, décembre 2011, en ce qui concerne cette reprise de circulation entre Pau–Bedous. Il serait donc logique qu’il y ait sans doute un numéro 2 en janvier. Si c’est au mois de mars, ce serait bien aussi. C’est sans doute là, la fin de nos supputations et spéculations, et peut-être la fin de notre action… enfin… tout au moins pour ce tronçon !

En effet, si vous regardez la carte du projet à la page 4, vous verrez que la ligne ne s’arrête pas net à Bedous, et que la mention « vers Saragosse » existe bien au-delà de Canfranc. Pour nous c’est le grand point d’intérêt, c’est bien d’une grande ligne internationale dont il s’agit et non d’un projet régionalement limité comme la présence de la région Aquitaine pourrait le laisser croire.
On pense pour cela qu’il ne sera pas nécessaire de baptiser dans le futur notre comité « le CRELG » (Comité pour la Réouverture de la Ligne Goya, celle qui va de Bordeaux à Saragosse et au-delà). Mais, dores et déjà, il est certain que toute notre force de persuasion doit désormais se porter sur cet objectif, même s’il semble lointain. Après tout, après 26 ans de lutte au sein du comité CRÉLOC on a désormais démontré que notre pugnacité et notre patience pouvaient payer à terme.
Si vous êtres de cet avis, vous pouvez nous rejoindre dès maintenant
Un article de La République des Pyrénées remarqué :
Par Sébastien Lamarque
Publié le 28 octobre 2011

Riverains et agriculteurs du passage à niveau 37, à Gurmençon, s’inquiètent des chemins de desserte.
© S. Lamarque

Le rond-point de Bidos et la voie coupée.
© N. Sabathier

Le passage à niveau 38 devant chez Gilbert Loustau, resterait ouvert.

La propriété de William Ruiz jouxte les voies et le pont qui les enjambe.
© O.I.
C’est un train que l’on n’attendait plus dans le piémont et en vallée d’Aspe. Pourtant, si le calendrier prévu par l’aménageur Réseau ferré de France se réalise, les premiers travaux sur les voies entre Oloron et Bedous pourraient démarrer fin 2013. « Disons début 2014, pour les élections territoriales », raille un élu du piémont.
« Les élus ont le droit de douter, reconnaît Nicolas Guyot, chargé de projet au service investissements de RFF. C’est le fruit de l’histoire : de nombreuses études ont eu lieu et pour eux, c’est un énième épisode de quelque chose qui balbutie. » Mais il l’assure : « La volonté de la Région et de RFF, c’est de réaliser ce chantier. Tous les signaux sont au vert. Il n’y a pas de raison de douter que cela se fera. »
Le 11 juin dernier, un avant-projet a été dévoilé aux maires du piémont. L’épais document insiste sur les aménagements nécessaires aux passages à niveau. Sur les 27 qui émaillent les 24,7 km de voies, 12 pourraient être conservés. Des chemins de desserte agricole et d’accès des riverains seront réalisés pour contourner les passages à niveau fermés.
Et c’est justement ce qui inquiète des riverains de Gurmençon. Au passage à niveau n° 37, chemin de la Sablière, Georges Manaut n’a pas tardé à réagir, lançant, avec des voisins cultivateurs, une pétition pour s’opposer à la réouverture de la ligne. « Il n’y a aucun argument, ni écologique ni économique, qui justifie cette réouverture », assène-t-il.
Voilà plus d’une quinzaine d’années qu’il a élu domicile dans l’ancienne maison du garde-barrière. « Je vais me retrouver avec un grillage à 50 cm de chez moi ! » Il est prévu de fermer le passage à niveau 37, ainsi que le 36 et le 39, toujours sur Gurmençon. Le PN 38, lui, resterait ouvert, aux abords d’une autre ancienne maison de garde-barrière.
Resterait à créer les fameux chemins de desserte. Et à Gurmençon, RFF pourrait prendre un peu d’avance sur sa partition, à la faveur d’un remembrement qui fait déjà grincer bien des dents. « La route prévue pourrait sacrifier la meilleure parcelle agricole de la commune », s’insurgent Jean et Pierre Foueillassar, les cultivateurs et propriétaires de ces précieuses terres.
Nicolas Guyot tempère : « Le remembrement n’est pas du fait de RFF. Simplement, nous allons nous insérer là-dedans plutôt que de recourir aux acquisitions traditionnelles, à l’amiable ou par des expropriations. Maintenant, ce n’est qu’un avant-projet. Les études précises vont se poursuivre sur les six prochains mois. On va aller sur le terrain. Et nous serons les plus transparents possibles. » À mots couverts, on laisse entendre chez le maître d’œuvre déjà désigné que peu leur importe que le chemin passe à cet endroit ou en contrebas, longeant le gave.
Le premier chemin déboucherait juste derrière l’ancienne gare, occupée depuis 1995 par Gilbert Loustau, au passage à niveau 38. « C’était tranquille ici, mais quand j’ai acheté, je savais qu’un jour le train repasserait, note ce cheminot qui achèvera sa carrière en mars prochain. Moi, ça ne me dérange pas, mais c’est jeter de l’argent alors que le pays est au creux de la vague. Il n’y a que quatre pélerins qui prennent le bus Oloron-Canfranc. »
Le cheminot fait état d’un gâchis. « Le ferroutage qu’on avait il y a 30 ans, ça aurait pu marcher. On l’a sacrifié, souffle-t-il. La politique, ça peut aussi bien détruire que relancer. » Si l’on se fie au vote de 105 millions d’euros de crédits à la Région et aux annonces de la SNCF, les riverains risquent bien de devoir prendre le ootrain en marche.
Réseau Ferré de France conduit actuellement des études techniques, dans le cadre du projet de reprise des circulations ferroviaires entre Oloron et Bedous. Des techniciens vont réaliser des levés topographiques et des sondages géotechniques. Ces interventions ont pour but de collecter des données techniques indispensables pour affiner les caractéristiques du projet, qui sera présenté à la population et fera l’objet d’une enquête d’utilité publique. C’est à partir de début novembre et pour deux mois que les premières équipes seront présentes sur le terrain. Elles procèderont d’abord à un débroussaillage complet de la ligne qui permettra ensuite de réaliser les levés et sondages. Ces études approfondies et la mise au point du dossier d’enquête publique dureront jusqu’en mai 2012. L’enquête publique est programmée début 2013 pour des travaux de fin 2013 à fin 2015.