Tunnel 1912

Tunnel 1912

[ Document Jean Brenot ]

Au lendemain de la jonction, les ouvriers espagnols se réunissent pour célébrer le percement du tunnel du Somport.

Reproduction d’un cliché extrait du site Mémoire d’Aspe.

Lu en attendant le train 

Le rail en Béarn 1838-1918

Les publications littéraires sur le rail en Béarn sont rares. Cet ouvrage de 240 pages illustrées, édité en juin dernier, cite toutes les lignes de chemin de fer créées ou en projet de 1838 à 1918 dans le Béarn : lignes à voie normale, à voie étroite, trams urbains et funiculaire. Aux aspects sociaux-économiques, s’ajoute la chronologie des inaugurations des différents tronçons. Le Canfranc est naturellement en bonne place.

Quand et comment, en Béarn, est-on passé des interminables trajets vers les marchés des centres urbains, à pied ou à l’aide de la traction animale, au chemin de fer rapide et confortable ? Dans quelles circonstances a-t-on pu s’affranchir de chemins et de routes si longtemps et si souvent impraticables pour avoir la possibilité de gagner chefs-lieux, villes et villages sans affronter les pénibles aléas de ces voyages ?

C’est ce que vous montre cet ouvrage abondamment illustré. Il satisfera tant les amoureux du rail que le public des non-spécialistes intéressés par l’histoire régionale. Ces derniers ne se sentiront pas noyés par d’abondantes informations techniques dont sont riches les revues spécialisées qui, il y a maintenant plus d’un quart de siècle, se sont ponctuellement et brièvement intéressées au sujet.

C’est une histoire de trains d’intérêt général et local, de tramways départementaux à vapeur de notre province qui est ici retracée. C’est la naissance et le développement des tramways urbains de Pau, omnibus à chevaux puis tramways électriques, de son funiculaire maintenant centenaire que vous allez ici découvrir.

Sommaire

Avant-propos

Les communications avant le chemin de fer

Le chemin de fer

— Établissement et exploitation d’une ligne

— Le chemin de fer d’intérêt général en Béarn

— Les lignes de chemin de fer en Béarn
à la veille de la Grande Guerre

Le chemin de fer d’intérêt local

Une région bouleversée

Les tramways urbains à Pau

Le funiculaire de Pau

Ouvrages et documents consultés

Table des illustrations

N’hésitez pas à ajouter ce livre dans votre bibliothèque, vendu 20 € en librairie, 27 € frais de port compris à La Vie du Rail.

Un détail, l’auteur est adhérent du CRÉLOC.

En vacances

El pregón de las fiestas

Le discours des fêtes

Le discours des fêtes, le vendredi 13 juillet 2012 au soir pour l’ouverture des fêtes de Canfranc-Estación, portait principalement sur le train, bien entendu.

Au balcon de la mairie, on peut notamment remarquer la présence du maire de Canfranc, Fernando Sánchez Morales, du porte-parole de la CREFCO, Benjamin Casanova, et du président du CRÉLOC, Alain Cazenave-Piarrot.

Le balcon de la mairie de Canfranc…

[photo Jesús Crusellas]

Deux jours plus tard, la commémoration du 84e anniversaire de l’inauguration de Canfranc, le dimanche 15 juillet au matin.

La foule des Espagnols est toujours assidue à cet événement.
[photo Jesús Crusellas]

Quatre représentants du CRÉLOC étaient également présents, plus un responsable de la FNAUT de Dordogne. Le thème de cet anniversaire était le Canfranc et le cinéma, ce qui a donné un lustre particulier à la manifestation. Après les discours d’usage, une actrice a lu une histoire de rencontre transfrontalière en 1928. Puis ce fut l’acte symbolique à l’entrée du tunnel du Somport. La projection de deux films a été faite à l’école, dont notamment « L’or du Canfranc » rappelant les heures sombres de la Deuxième Guerre mondiale.

En gare de Canfranc au mois d’août 2012

« Un chemin de fer respectueux de l’environnement et des Pyrénées : Le Canfranc » :
une banderole que nous aimerions bien voir côté français
.
[photo François Rebillard, 2012]

En semaine, le train de maïs — chargé par des camions venus de France —
descend sur Saragosse
.
[photo François Rebillard, 2012]

Quatre-vingt-quatre ans et toujours impressionnant par sa taille,
le bâtiment des voyageurs de la gare de Canfranc
.
[photo François Rebillard, 2012]

Amis et amies internautes, bonne rentrée à tous ! et au plaisir de vous compter encore plus nombreux parmi les adhérents du CRÉLOC.

Réflexion

Oui, il y a de la nostalgie !

Nous entendons souvent dire, dans les réunions du CRÉLOC, surtout lors des anniversaires et dans l’attente de la réouverture, c’est-à-dire l’attente du retour du train, que nous ne devrions pas « ressasser le passé ». C’est sans doute vrai, nous ne nous éclairons plus avec un fanal de garde-barrière, cependant il n’en demeure pas moins que la nostalgie est toujours un puissant moteur.

Le mot lui-même, « nostalgie », contient tout le programme du CRÉLOC, car il est bâti sur le grec nostos, « le retour » et algos, « la douleur ». C’est ce qui a mû Ulysse pour revenir à Ithaque, et on a vu comment il était « motivé », car la nostalgie est une puissante locomotive.

L’autorail Pau–Oloron dans la plaine d’Escout semble un modèle réduit,
cependant c’est bien lui qu’on remarque au cœur du paysage…

[photo François Rebillard, 2012]

et ça s’entend…

Pour s’en convaincre, et enfoncer le tire-fond sur cette question, on va se reporter à une vieille chanson d’André Claveau que la plupart d’entre-nous ont en tête. Nous n’insisterons pas davantage, car c’est une innocente chanson au premier abord, nous nous contenterons d’accentuer les mots qui nous parlent plus particulièrement.

Le petit train

André Claveau, paroles et musique de Marc Fontenoy, 1952.

Pour se rappeler l’air, voir un petit clip sur le navigateur

Un p’tit train s’en va dans la campagne
Un p’tit train s’en va de bon matin
On le voit filer vers la montagne
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
Plein d’entrain…

Dans les prés, il y a toujours des vaches
Étonnées de voir encore passer
Ce p’tit train qui lâche des panaches
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
De fumée…

La garde-barrière agite son drapeau rouge
Pour dire bon voyage au vieux mécanicien
Mais dans les wagons nuls voyageurs ne bougent
Car ils prennent tous le car et le train ne sert à rien

Le p’tit train qui veut croire aux miracles
L’air de rien s’en va en sifflotant
Et les veaux admirant le spectacle
Tchi tchi fou, tchi tchi fou
Sont contents…

Hélas, il y a des gens qui trouvent que c’est exagéré
De donner tant d’argent
pour qu’un p’tit train
Aille se promener…

Alors, ils lui ont dit, cette fois-ci, c’est bien fini
Profites-en, c’est ta dernière sortie…

Un p’tit train s’en va dans la campagne
Un p’tit train s’en va de bon matin
On le voit filer vers la montagne
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
Plein d’entrain…

Il revoit les champs et les rivières
Et les voies qui sentent bon l’été
Il revoit toutes les humbles chaumières
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
Dans les près…

Le train ralentit près de la garde-barrière
Et le mécanicien la salue de la main
Elle voit le feu rouge du wagon arrière
Qui s’éloigne doucement et se perd dans le lointain…

Le p’tit train a perdu la bataille
C’est la fin de ces belles flâneries

Il s’en va vers le tas de ferraille
Tchi tchi fou, tchi tchi fou,
C’est fini…

Mais plus tard, lassés des grands voyages
Nous penserons souvent au petit train
Qui flânait parmi les verts bocages
Tchi tchi fou, tchi tchi fou… tchiiiiiiiiiii !
Nous… le… regretterons… bien…

Oui, nous le regrettons. Le regret va de pair avec le « regrès », selon le mot d’Élisée Reclus (amateur orthézien du chemin de fer), nous avons pensé un moment que « le train ne sert à rien » et nous voyons aujourd’hui que le train est indispensable, il représente plus que jamais le progrès, un progrès mû par une puissante nostalgie qui se voit partout dans le monde, surtout à travers les ferrovipathes, et le ressentiment des brebis…

Ces brebis ont la noslagie du temps où elles empruntaient impunément le platelage
qui sera désormais la voie du retour vers Bedous, l’Ithaque aspois.
(On ne voit pas Polyphème qui les garde).
[photo François Rebillard, 2012]

 

Perspective

Déjà 42 ans… mais on avance !

Le 42e anniversaire de la fermeture du Canfranc, a eu lieu lle 27 mars 2012.
Et entre Urdos et les Forges d’Abel il reste si peu à faire !…

[photo François Rebillard, 2012]

et ça se voit…

… mais il y en a pas mal de fait :
au PN 22 à Herrère, entre Oloron et Pau,
on peut voir l’avenir du Canfranc : un matériel récent sur une voie neuve, et…

[photo François Rebillard, 2012

les gares font peau neuve

… à Pau, en un an de travaux de nuit, les 2 800 m2 de la marquise
ont été entièrement rénovés pour 3,4 M€…

[photo François Rebillard, 2012]

… à Oloron-Sainte-Marie, la place de la gare a été totalement restructurée
(revêtement, parking, abri-bus, plantations…) pour 210 000 €.

[photo François Rebillard, 2012]

Travaux de fin d’hiver

Travaux préalables pour la constitution du dossier
d’enquête d’utilité publique portant sur la
« reprise des circulations ferroviaires entre Oloron et Bedous »

Travaux de géomètre aux abords de Lurbe-Saint-Christau

[photo François Rebillard, 2012]

Études de sol aux abords du PN 50 à Sarrance

[photo François Rebillard, 2012]

Une carotteuse aux abords des Fontaines d’Escot

[photo François Rebillard, 2012]

Lu dans la presse

Article de Sud Ouest du 15 février 2012

Compte rendu de la réunion publique à Oloron
sur le projet de réouverture Oloron–Bedous

Ligne Oloron-Bedous :
RFF informe les riverains

Environ 50 personnes ont écouté les explications de Réseau Ferré de France lundi 13 février 2012

« C’est un passage vers Canfranc », a rappelé Bernard Uthurry lundi soir en ouvrant la réunion organisée par Réseau Ferré de France (RFF) au sujet de la réouverture de la ligne ferroviaire Oloron–Bedous.

Une réunion qui concernait plus particulièrement les riverains d’un premier tronçon Oloron—Bidos–Gurmençon et qui a rassemblé une cinquantaine de personnes à la mairie d’Oloron. Premier vice-président chargé des infrastructures à la Région, Bernard Uthurry a rappelé que 105 millions d’euros avaient été alloués par vote par la Commission permanente du Conseil régional pour financer ce projet en totalité.

« Les études ont commencé au mois d’octobre », a souligné Pascal Petel, directeur régional adjoint de RFF. Cette ligne de 24,5 km entre Oloron et Bedous doit être apte à recevoir du fret dans quelques années, a-t-il précisé. Les études sont également faites dans la perspective d’une électrification à terme de cette ligne. »

 

Sur le plan de la circulation des trains, 4 allers-retours sont prévus entre Oloron et Bedous, plus deux allers-retours Oloron–Bidos où se trouve l’entreprise Messier. La voie étant unique, le train qui ira à Bedous assurera le retour.

28 ponts, 46 ouvrages hydrauliques, plus de 4 km de murs de soutènement, 7 tunnels pour une longueur totale de 1 300 m : ainsi se décline la partie technique de la ligne. « Elle comporte 27 passages à niveau. 7 seront supprimés, 16 resteront ouverts et seront automatisés, un autre sera remplacé par un passage à niveau piéton et deux seront dénivelés avec la création de ponts permettant de passer sur la voie ferrée », a présenté Gilles Normand, directeur d’opération délégué du cabinet Systra, maître d’ouvrage mandaté par la Région sur ce chantier. « Les études vont se poursuivre cette année, le dossier sera transmis à l’État pour qu’il amorce l’enquête publique qui se fera début 2013. Les travaux devraient démarrer fin 2013 pour une mise en service fin 2015 », a annoncé Pascal Petel, qui a parlé d’un coût de 122 millions d’euros.

Au cours de la discussion qui a suivi, la vitesse de la ligne a été abordée. Elle sera en général de 80, voire 90 km/h et permettra de relier Bedous à Pau en une heure.

« La SNCF nous a dit qu’il n’y aurait jamais de réouverture et quid des nuisances subies par les riverains ? » a demandé une dame. « Une étude d’impact sera présentée dans l’étude publique », lui a répondu Pascal Petel. « La SNCF n’a jamais fermé cette ligne administrativement, je la vois mal dire qu’elle ne rouvrira jamais », a ajouté Bernard Uthurry.

Le plus virulent a été Georges Manaut, propriétaire d’une maison de garde-barrière à Gurmençon et farouche opposant dès le départ. « C’est un projet loufoque, ni économique, ni écologique. C’est de l’enfumage ! » s’est-il exclamé. « Le bus Oloron–Canfranc ne transporte que 4 passagers et il consomme 3 fois moins de gas-oil que les locomotives de ce train », a-t-il dénoncé.

Bernard Uthurry lui a rétorqué qu’une entreprise de 800 personnes située sur cette voie allait investir 50 M€ (Messier, nos éditions précédentes) et fixer ces emplois. Quant aux aides de l’Europe, elles aussi mises en doute par la riveraine précitée, Frédéric Tobler, chef de la mission grands projets au Conseil régional, a annoncé que le financement de la moitié des études venait d’être accepté par l’Europe.

122 ou 105 millions d’euros ?

L’accès aux personnes à mobilité réduite, notamment à des wagons plus hauts que les quais a été abordé. « En plus du conducteur, il y aura un accompagnateur dans les trains », a avancé Gilles Normand.

Pour André Paillas, maire de Bidos, la sécurité des riverains prime. L’assurance que dans les parties urbanisées la voie serait grillagée lui a été donnée.

Pierre Hourticq, du comité des riverains de la RN 134 à Gurmençon, a rebondi sur des chiffres qui ne lui ont pas échappé. « La Région a voté 105 millions d’euros. Or, à RFF, vous parlez de 122 millions d’euros. Ces 17 millions de différence nous seraient bien utiles pour la déviation Asasp–Gurmençon », a-t-il suggéré. « Ces 122 millions sont calculés par RFF dans une hypothèse large de passages à niveau à refaire dans le cadre de la circulaire Bussereau. C’est en calculant au plus près de ceux qu’il faudra vraiment retoucher que nous sommes arrivés à 105 millions d’euros », a expliqué Frédéric Tobler.

Sans doute rassuré par la courtoisie qui a régné pendant toute la réunion, un autre riverain a dit qu’il était très content que la ligne rouvre. « Et pour le bus entre Oloron et Bedous, il y a 56 voyageurs par jour et 120 en été », a-t-il précisé à Georges Manaut.

« Nous reviendrons à la fin de l’été ou au début de l’automne pour rendre compte de l’avancement du projet », a conclu Pascal Petel qui a repris son bâton de pèlerin pour les deux autres réunions programmées dans un premier temps.

La réalité en filigrane

Voici le paysage idéal pour Réseau Ferré de France
le jeu pour un ancien du CRÉLOC serait de dire où ce trouve ce magnifique pont
et la montagne au loin qui ressemble à un volcan, en plus sympathique,
la solution se trouve quelque part dans nos pages.

Le virtuel prend la voie du réel

Si nous faisons bien attention aux détails, vous verrez en premier lieu que ce bulletin porte le numéro 1, décembre 2011, en ce qui concerne cette reprise de circulation entre Pau–Bedous. Il serait donc logique qu’il y ait sans doute un numéro 2 en janvier. Si c’est au mois de mars, ce serait bien aussi. C’est sans doute là, la fin de nos supputations et spéculations, et peut-être la fin de notre action… enfin… tout au moins pour ce tronçon !

En effet, si vous regardez la carte du projet à la page 4, vous verrez que la ligne ne s’arrête pas net à Bedous, et que la mention « vers Saragosse » existe bien au-delà de Canfranc. Pour nous c’est le grand point d’intérêt, c’est bien d’une grande ligne internationale dont il s’agit et non d’un projet régionalement limité comme la présence de la région Aquitaine pourrait le laisser croire.

On pense pour cela qu’il ne sera pas nécessaire de baptiser dans le futur notre comité « le CRELG » (Comité pour la Réouverture de la Ligne Goya, celle qui va de Bordeaux à Saragosse et au-delà). Mais, dores et déjà, il est certain que toute notre force de persuasion doit désormais se porter sur cet objectif, même s’il semble lointain. Après tout, après 26 ans de lutte au sein du comité CRÉLOC on a désormais démontré que notre pugnacité et notre patience pouvaient payer à terme.

Si vous êtres de cet avis, vous pouvez nous rejoindre dès maintenant

 

Dans la presse du Béarn

Un article de La République des Pyrénées remarqué :

Ils vivent au bord des voies
de la Oloron-Bedous

Par Sébastien Lamarque

Publié le 28 octobre 2011

Riverains et agriculteurs du passage à niveau 37, à Gurmençon, s’inquiètent des chemins de desserte.
© S. Lamarque

Le rond-point de Bidos et la voie coupée.
© N. Sabathier

Le passage à niveau 38 devant chez Gilbert Loustau, resterait ouvert.

La propriété de William Ruiz jouxte les voies et le pont qui les enjambe.
© O.I.

L’avant-projet de Réseau ferré de France pour rouvrir la ligne prévoit
la suppression de passages à niveau.

C’est un train que l’on n’attendait plus dans le piémont et en vallée d’Aspe. Pourtant, si le calendrier prévu par l’aménageur Réseau ferré de France se réalise, les premiers travaux sur les voies entre Oloron et Bedous pourraient démarrer fin 2013. « Disons début 2014, pour les élections territoriales », raille un élu du piémont.

« Les élus ont le droit de douter, reconnaît Nicolas Guyot, chargé de projet au service investissements de RFF. C’est le fruit de l’histoire : de nombreuses études ont eu lieu et pour eux, c’est un énième épisode de quelque chose qui balbutie. » Mais il l’assure : « La volonté de la Région et de RFF, c’est de réaliser ce chantier. Tous les signaux sont au vert. Il n’y a pas de raison de douter que cela se fera. »

Le 11 juin dernier, un avant-projet a été dévoilé aux maires du piémont. L’épais document insiste sur les aménagements nécessaires aux passages à niveau. Sur les 27 qui émaillent les 24,7 km de voies, 12 pourraient être conservés. Des chemins de desserte agricole et d’accès des riverains seront réalisés pour contourner les passages à niveau fermés.

Et c’est justement ce qui inquiète des riverains de Gurmençon. Au passage à niveau n° 37, chemin de la Sablière, Georges Manaut n’a pas tardé à réagir, lançant, avec des voisins cultivateurs, une pétition pour s’opposer à la réouverture de la ligne. « Il n’y a aucun argument, ni écologique ni économique, qui justifie cette réouverture », assène-t-il.

Voilà plus d’une quinzaine d’années qu’il a élu domicile dans l’ancienne maison du garde-barrière. « Je vais me retrouver avec un grillage à 50 cm de chez moi ! » Il est prévu de fermer le passage à niveau 37, ainsi que le 36 et le 39, toujours sur Gurmençon. Le PN 38, lui, resterait ouvert, aux abords d’une autre ancienne maison de garde-barrière.

Resterait à créer les fameux chemins de desserte. Et à Gurmençon, RFF pourrait prendre un peu d’avance sur sa partition, à la faveur d’un remembrement qui fait déjà grincer bien des dents. « La route prévue pourrait sacrifier la meilleure parcelle agricole de la commune », s’insurgent Jean et Pierre Foueillassar, les cultivateurs et propriétaires de ces précieuses terres.

Nicolas Guyot tempère : « Le remembrement n’est pas du fait de RFF. Simplement, nous allons nous insérer là-dedans plutôt que de recourir aux acquisitions traditionnelles, à l’amiable ou par des expropriations. Maintenant, ce n’est qu’un avant-projet. Les études précises vont se poursuivre sur les six prochains mois. On va aller sur le terrain. Et nous serons les plus transparents possibles. » À mots couverts, on laisse entendre chez le maître d’œuvre déjà désigné que peu leur importe que le chemin passe à cet endroit ou en contrebas, longeant le gave.

Le premier chemin déboucherait juste derrière l’ancienne gare, occupée depuis 1995 par Gilbert Loustau, au passage à niveau 38. « C’était tranquille ici, mais quand j’ai acheté, je savais qu’un jour le train repasserait, note ce cheminot qui achèvera sa carrière en mars prochain. Moi, ça ne me dérange pas, mais c’est jeter de l’argent alors que le pays est au creux de la vague. Il n’y a que quatre pélerins qui prennent le bus Oloron-Canfranc. »

Le cheminot fait état d’un gâchis. « Le ferroutage qu’on avait il y a 30 ans, ça aurait pu marcher. On l’a sacrifié, souffle-t-il. La politique, ça peut aussi bien détruire que relancer. » Si l’on se fie au vote de 105 millions d’euros de crédits à la Région et aux annonces de la SNCF, les riverains risquent bien de devoir prendre le ootrain en marche.

Oloron-Bedous : RFF entame les études

Réseau Ferré de France conduit actuellement des études techniques, dans le cadre du projet de reprise des circulations ferroviaires entre Oloron et Bedous. Des techniciens vont réaliser des levés topographiques et des sondages géotechniques. Ces interventions ont pour but de collecter des données techniques indispensables pour affiner les caractéristiques du projet, qui sera présenté à la population et fera l’objet d’une enquête d’utilité publique. C’est à partir de début novembre et pour deux mois que les premières équipes seront présentes sur le terrain. Elles procèderont d’abord à un débroussaillage complet de la ligne qui permettra ensuite de réaliser les levés et sondages. Ces études approfondies et la mise au point du dossier d’enquête publique dureront jusqu’en mai 2012. L’enquête publique est programmée début 2013 pour des travaux de fin 2013 à fin 2015.

 

L’Assemblée générale 2011

De gauche à droite : Alain Dubourdieu, trésorier ; François Rebillard, secrétaire ;
Bernard Uthurry, premier vice-président de la Région Aquitaine ;
Alain Cazenave-Piarrot, président du CRÉLOC.

Le CRÉLOC en assemblée générale

Le CRÉLOC était en assemblée générale le samedi 22 octobre à Bedous. « Tout va pour le mieux, mais c’est pour plus tard, beaucoup plus tard » déclara le président, Alain Cazenave-Piarrrot qui s’est réjoui des prises de position des cinq principaux partenaires « pour la première fois, ils poussent tous dans la même direction. »

Points positifs soulignés :

• Le Conseil régional d’Aquitaine, et sa détermination farouche rappelée par Bernard Uthurry, premier vice-président en charge des infrastructures, présent avec l’assemblée.

• La Diputación general de Aragón : la nouvelle présidente a indiqué sa volonté pour la réouverture.

• Les gouvernements français et espagnol : le 28 septembre dernier, une déclaration conjointe des ministres français et espagnol confirme leur volonté de donner une impulsion au projet de réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc. »

• La Commission Européenne qui vient de proposer au gouvernement les projets d’infrastructures de transports et la nouvelle carte européenne des transports dans laquelle la Pau--Canfranc devient la Traversée Centrale des Pyrénées.

« On revient aux fondamentaux du CRÉLOC, mais nous sommes trop impatients » car ces annonces ne se traduisent pas encore dans les faits.

Car la réouverture d’Oloron--Bedous est repoussée désormais pour 2015 (2012 pour les études et démarrage des travaux fin 2013).

Aucune étude pour Bedous--Canfranc n’est prévue, mais le CRÉLOC demande qu’elles démarrent pendant les travaux Oloron--Bedous. Bernard Uthurry  rappelle qu’il n’y a pas d’échéancier, ni de financements à l’heure actuelle.

La part de l’Europe est indispensable, mais la Pau--Canfranc n’est pas prévue dans les projets d’infrastructures financés pour 2014-2030, même si elle est identifiée dans la nouvelle carte européenne des transports, dans une deuxième phase pour densifier le réseau.

RAPPORT MORAL DU PRÉSIDENT

Tout va pour le mieux,
mais c’est pour plus tard

Tout va pour le mieux, c’est sûr,  tous les indicateurs de réouverture sont au vert sur la ligne de Canfranc. En un an, nous avons vu cinq acteurs majeurs de la réouverture se mettre en phase.

Au niveau régional pour commencer

Il s’agit tout d’abord du Conseil Régional d’Aquitaine qui ne ménage pas ses efforts pour montrer qu’il veut la réouverture jusqu’à Canfranc. Le RVB entre Pau et Oloron concrétise cette volonté de réouverture. La Diputacíon general de Aragón vient de changer de président lors des dernières élections régionales espagnoles et dans une des premières déclarations la nouvelle présidente a affirmé son attachement au Canfranc.

Les deux gouvernements français et espagnols se sont aussi déclarés en faveur de la réouverture. La récente déclaration commune des deux ministres français et espagnols des Transports, en date du 28 septembre dernier, demande dans son article 4 que le Canfranc soit inscrit au RTE-T, et précise dans son article 6 que les infrastructures routières concurrentes de la ligne, en France et en Espagne, les passages par le Somport et par le Val d’Aran ne soient pas améliorés « il n’y a pas lieu de procéder à l’augmentation de leur capacité ». C’est le CRELOC, sur indication de la CREFCO, qui a fait sortir l’information en Aquitaine.  C’est un pas énorme, seul le rédacteur du journal La République des Pyrénées a eu le culot de mettre cette information au conditionnel ! Et cette déclaration se place dans le droit fil des bonnes nouvelles ramenées de notre visite du printemps dernier au ministère des transports où nous étions accompagnés par deux des trois députés béarnais, David Habib et Martine Lignières, le troisième, celui de la montagne, s’étant fait excuser. Mais il s’excuse toujours !

Enfin, l’Europe appuie la réouverture du Canfranc, d’une part en indiquant officiellement que la TCP passera par la vallée d’Aspe et que c’est d’abord Pau-- Canfranc qu’il s’agit de mettre sur rail.

— Tous ces acteurs poussent dans la même direction. Ce n’était encore jamais arrivé.  Il faut nous en réjouir !

Mais c’est pour plus tard, beaucoup plus tard !

On devait rouvrir Oloron--Bedous, dans la foulée du RVB Pau--Oloron, pour cette année. Ce sera pour 2013, 2014 ou davantage. Le retard incombe officiellement à l’affaire des passages à niveau, induite par la directive Bussereau et qui plombe aussi bien le devis de remise en service que les délais. Après beaucoup de négociations,  un financement est mis sur pied. Le CRELOC s’insurge contre ces retards. Le CRÉLOC, non plus, ne comprend pas pourquoi le Conseil général 64 ne participe pas financièrement à la réouverture entre Oloron et Bedous, en finançant, par exemple, la construction des ponts routiers qui remplaceront les passages à niveau, alors que le même Conseil général a participé à la modernisation de la ligne Bayonne--Saint-Jean-Pied-de-Port. Ce qui est possible au Pays Basque serait-il impossible en Béarn ? Le mur de Berlin est tombé, celui de Bidache reste solide !

Sur Bedous--Canfranc les études ne sont même pas financées, encore moins les travaux ! Or, dans le sigle CRÉLOC, la dernière des lettres est C, comme Canfranc. Mais cela viendra, peut être et paradoxalement de l’Europe, sur les crédits de la traversée centrale des Pyrénées. Gageons que les décideurs viendront sur la ligne défendue par le CRÉLOC  depuis des lustres : d’abord le Canfranc pour amorcer la pompe des trafics, ensuite le tunnel de basse altitude, quand le besoin s’en fera sentir, dans soixante ans !

Qui reconstruira le Canfranc et, surtout, qui le fera fonctionner ?

RFF s’est engouffré dans la directive Bussereau avec un empressement de mauvais aloi qui laisse à penser qu’il n’est pas très intéressé à rouvrir. Vont dans le même sens l’abandon de l’électrification sur Pau--Oloron et les devis hollywoodiens qu’il a présenté pour Oloron--Bedous. Quant à la SNCF, après nous avoir envoyé, son Guillaume Pépy de directeur général, l’an passé, elle se borne à profiter de l’impulsion donnée par la Région sur le tronçon Oloron--Pau. Au CRELOC, nous aimerions entendre parler d’un GEIE de type Thalys, idée sur laquelle nous avons planché voici quelques années, avec un opérateur voyageur unique de Pau à Saragosse.

Donc pour cette année 2010-2011 nous avons quelques décisions très positives, mais toujours notre immense lot d’espérances… reportées à toujours plus tard. Donc le combat continue, « hasta la victoria ».

Alain Cazenave-Piarrot

RAPPORT DU SECRÉTAIRE

Rapport d’activités 2010-2011

Précédente assemblée générale, le 16 octobre 2010.

Réunions de bureau : fréquence, tous les mois et demi environ.

Le courrier : nombreux échanges de correspondance avec notamment la Région Aquitaine, la SNCF, RFF et la Ville de Pau.

Publication de la Lettre du CRÉLOC d’hiver et d’été, mise à jour du site internet.

Dernier trimestre 2010 : couverture de la fin du chantier de voie Pau--Oloron.

15 février 2011 : transfert du siège social de Bedous à Pau.

17 février 2011 : baptême de l’autorail « Canfranc » par la Région Aquitaine sur proposition du CRÉLOC.

3 mars 2011 : réunion des maires aspois, à l’initiative du CRÉLOC, sur la question du retour du train en vallée d’Aspe.

5 avril 2011 : le CRÉLOC est reçu, à sa demande, par les conseillers de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Mai 2011 : le CRÉLOC est débouté par le Conseil d’État de son action contre RFF et la SNCF.

9 juin 2011 : participation du CRÉLOC au comité de ligne Pau--Oloron (Région + SNCF + RFF ).

17 juillet 2011 : participation du CRÉLOC au 83e anniversaire du Canfranc, en gare de Canfranc.

17 septembre 2011 : accueil de cheminots suisses par le CRÉLOC et la CREFCO en gare de Canfranc.

Le nom de Bedous sur le bâtiment des voyageurs dont la toiture vient d’être totalement rénovée.