Dans la presse du Béarn

Un article de La République des Pyrénées remarqué :

Ils vivent au bord des voies
de la Oloron-Bedous

Par Sébastien Lamarque

Publié le 28 octobre 2011

Riverains et agriculteurs du passage à niveau 37, à Gurmençon, s’inquiètent des chemins de desserte.
© S. Lamarque

Le rond-point de Bidos et la voie coupée.
© N. Sabathier

Le passage à niveau 38 devant chez Gilbert Loustau, resterait ouvert.

La propriété de William Ruiz jouxte les voies et le pont qui les enjambe.
© O.I.

L’avant-projet de Réseau ferré de France pour rouvrir la ligne prévoit
la suppression de passages à niveau.

C’est un train que l’on n’attendait plus dans le piémont et en vallée d’Aspe. Pourtant, si le calendrier prévu par l’aménageur Réseau ferré de France se réalise, les premiers travaux sur les voies entre Oloron et Bedous pourraient démarrer fin 2013. « Disons début 2014, pour les élections territoriales », raille un élu du piémont.

« Les élus ont le droit de douter, reconnaît Nicolas Guyot, chargé de projet au service investissements de RFF. C’est le fruit de l’histoire : de nombreuses études ont eu lieu et pour eux, c’est un énième épisode de quelque chose qui balbutie. » Mais il l’assure : « La volonté de la Région et de RFF, c’est de réaliser ce chantier. Tous les signaux sont au vert. Il n’y a pas de raison de douter que cela se fera. »

Le 11 juin dernier, un avant-projet a été dévoilé aux maires du piémont. L’épais document insiste sur les aménagements nécessaires aux passages à niveau. Sur les 27 qui émaillent les 24,7 km de voies, 12 pourraient être conservés. Des chemins de desserte agricole et d’accès des riverains seront réalisés pour contourner les passages à niveau fermés.

Et c’est justement ce qui inquiète des riverains de Gurmençon. Au passage à niveau n° 37, chemin de la Sablière, Georges Manaut n’a pas tardé à réagir, lançant, avec des voisins cultivateurs, une pétition pour s’opposer à la réouverture de la ligne. « Il n’y a aucun argument, ni écologique ni économique, qui justifie cette réouverture », assène-t-il.

Voilà plus d’une quinzaine d’années qu’il a élu domicile dans l’ancienne maison du garde-barrière. « Je vais me retrouver avec un grillage à 50 cm de chez moi ! » Il est prévu de fermer le passage à niveau 37, ainsi que le 36 et le 39, toujours sur Gurmençon. Le PN 38, lui, resterait ouvert, aux abords d’une autre ancienne maison de garde-barrière.

Resterait à créer les fameux chemins de desserte. Et à Gurmençon, RFF pourrait prendre un peu d’avance sur sa partition, à la faveur d’un remembrement qui fait déjà grincer bien des dents. « La route prévue pourrait sacrifier la meilleure parcelle agricole de la commune », s’insurgent Jean et Pierre Foueillassar, les cultivateurs et propriétaires de ces précieuses terres.

Nicolas Guyot tempère : « Le remembrement n’est pas du fait de RFF. Simplement, nous allons nous insérer là-dedans plutôt que de recourir aux acquisitions traditionnelles, à l’amiable ou par des expropriations. Maintenant, ce n’est qu’un avant-projet. Les études précises vont se poursuivre sur les six prochains mois. On va aller sur le terrain. Et nous serons les plus transparents possibles. » À mots couverts, on laisse entendre chez le maître d’œuvre déjà désigné que peu leur importe que le chemin passe à cet endroit ou en contrebas, longeant le gave.

Le premier chemin déboucherait juste derrière l’ancienne gare, occupée depuis 1995 par Gilbert Loustau, au passage à niveau 38. « C’était tranquille ici, mais quand j’ai acheté, je savais qu’un jour le train repasserait, note ce cheminot qui achèvera sa carrière en mars prochain. Moi, ça ne me dérange pas, mais c’est jeter de l’argent alors que le pays est au creux de la vague. Il n’y a que quatre pélerins qui prennent le bus Oloron-Canfranc. »

Le cheminot fait état d’un gâchis. « Le ferroutage qu’on avait il y a 30 ans, ça aurait pu marcher. On l’a sacrifié, souffle-t-il. La politique, ça peut aussi bien détruire que relancer. » Si l’on se fie au vote de 105 millions d’euros de crédits à la Région et aux annonces de la SNCF, les riverains risquent bien de devoir prendre le ootrain en marche.

Oloron-Bedous : RFF entame les études

Réseau Ferré de France conduit actuellement des études techniques, dans le cadre du projet de reprise des circulations ferroviaires entre Oloron et Bedous. Des techniciens vont réaliser des levés topographiques et des sondages géotechniques. Ces interventions ont pour but de collecter des données techniques indispensables pour affiner les caractéristiques du projet, qui sera présenté à la population et fera l’objet d’une enquête d’utilité publique. C’est à partir de début novembre et pour deux mois que les premières équipes seront présentes sur le terrain. Elles procèderont d’abord à un débroussaillage complet de la ligne qui permettra ensuite de réaliser les levés et sondages. Ces études approfondies et la mise au point du dossier d’enquête publique dureront jusqu’en mai 2012. L’enquête publique est programmée début 2013 pour des travaux de fin 2013 à fin 2015.

 

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