PAU-CANFRANC OU PAU-CANFRANC-SARAGOSSE ?

Dans son édition du 9 février 2024, le journal «La République des Pyrénées» a publié une tribune de presse du Président du CRÉLOC.

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PAU-CANFRANC OU PAU-CANFRANC-SARAGOSSE ?

Il existe plusieurs manières de désigner la ligne ferroviaire qui partant de Pau rejoint Canfranc, à travers la vallée d’Aspe et un tunnel sous Somport, avant de rejoindre Saragosse.

On emploie souvent l’expression « La Pau-Canfranc », côté béarnais, « El Canfranc » côté aragonais.

Le CRELOC et la CREFCO qui militent en faveur de la réouverture des 33 km encore fermés entre Bedous et Canfranc et aussi de la modernisation de tout le tracé entre Pau et Saragosse, entendent désigner correctement un tel axe ferroviaire par « Pau – Canfranc- Saragosse », bien différent des autres dénominations.

La 1re différence est de taille ! C’est bien de la ligne Pau-Canfranc-Saragosse dont il est question, et non pas de la ligne Pau-Canfranc. Pourquoi ? Parce que, depuis 2011, la ligne Pau-Saragosse – axe de 311 km –  est inscrite au Schéma Trans Européen des Transports (TNE-T) et non pas Pau-Canfranc ou Bedous-Canfranc

La 2e différence est induite par la 1re. En 2017, le 1er dossier des études préalables à la réouverture a été cofinancé à hauteur de 50% par l’Union européenne (UE). Pour mémoire, les travaux de remise en service du tronçon Oloron-Bedous furent pris en charge par le seul Conseil Régional d’Aquitaine, étape cruciale qui permettra d’amorcer la réouverture complète de Pau à Saragosse.

La 3e différence découle encore de la précédente. L’UE va participer au financement des travaux de réouverture de la ligne et à ses équipements aux standards européens. Les travaux de la nouvelle gare Voyageurs de Canfranc -inaugurée le 15 avril 2021- a été co-financée à hauteur de 30 % par l’UE.

La 4e différence est que l’ensemble de l’axe ferroviaire sera à l’écartement standard UIC (1 435 mm). Plus de rupture de charge à supporter donc. Ce qui constituera un gain de temps non négligeable, pour les voyageurs comme pour les convois de marchandises.

La 5e différence est que la capacité de circulation sur toute la ligne va être singulièrement augmentée. Les aménagements de voies d’évitement, tant côté français que côté espagnol, permettront de faire circuler davantage de trains avec des possibilités accrues de croisements. De nos jours, Saragosse est une grande ville industrielle dotée de la 1re plate-forme logistique d’Espagne. L’axe ferroviaire Pau-Canfranc- Saragosse constitue un atout majeur pour les acteurs économiques.

La 6e différence réside dans la gestion des circulations à venir de la ligne Pau-Canfranc-Saragosse. Elle sera gérée selon le standard européen  ERTMS (European Rail Trafic management System) qui garantit souplesse et sécurité. Canfranc pourrait accueillir un tel centre de gestion.

Enfin, la 7e différence, tient au mode de traction. Lors de son inauguration en 1928, la ligne Pau-Canfranc était l’une des premières en France à être électrifiée. Cela fut rendu possible par l’équipement de la vallée d’Aspe avec un système de Barrages et de centrales hydro-électriques. Ce fut un atout majeur pour une ligne qui doit franchir en haute vallée d’Aspe un « point dur » de 7 km de pentes à 4 ,3%, heureusement réparties en plusieurs segments. Seule la puissance qu’autorise la traction électrique a permis, dès 1928, de tracter des trains de 600 tonnes. De nos jours, les nouvelles locomotives et les nouvelles caténaires autorisent le passage de convois de 1000 tonnes, tout en décarbonant les transports à travers les milieux montagnards particulièrement fragiles des hautes vallées d’Aspe et d’Aragon.

Pour le Bureau du CRELOC,

Alain Cazenave-Piarrot Président

 

 

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