L’Assemblée générale 2011

De gauche à droite : Alain Dubourdieu, trésorier ; François Rebillard, secrétaire ;
Bernard Uthurry, premier vice-président de la Région Aquitaine ;
Alain Cazenave-Piarrot, président du CRÉLOC.

Le CRÉLOC en assemblée générale

Le CRÉLOC était en assemblée générale le samedi 22 octobre à Bedous. « Tout va pour le mieux, mais c’est pour plus tard, beaucoup plus tard » déclara le président, Alain Cazenave-Piarrrot qui s’est réjoui des prises de position des cinq principaux partenaires « pour la première fois, ils poussent tous dans la même direction. »

Points positifs soulignés :

• Le Conseil régional d’Aquitaine, et sa détermination farouche rappelée par Bernard Uthurry, premier vice-président en charge des infrastructures, présent avec l’assemblée.

• La Diputación general de Aragón : la nouvelle présidente a indiqué sa volonté pour la réouverture.

• Les gouvernements français et espagnol : le 28 septembre dernier, une déclaration conjointe des ministres français et espagnol confirme leur volonté de donner une impulsion au projet de réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc. »

• La Commission Européenne qui vient de proposer au gouvernement les projets d’infrastructures de transports et la nouvelle carte européenne des transports dans laquelle la Pau--Canfranc devient la Traversée Centrale des Pyrénées.

« On revient aux fondamentaux du CRÉLOC, mais nous sommes trop impatients » car ces annonces ne se traduisent pas encore dans les faits.

Car la réouverture d’Oloron--Bedous est repoussée désormais pour 2015 (2012 pour les études et démarrage des travaux fin 2013).

Aucune étude pour Bedous--Canfranc n’est prévue, mais le CRÉLOC demande qu’elles démarrent pendant les travaux Oloron--Bedous. Bernard Uthurry  rappelle qu’il n’y a pas d’échéancier, ni de financements à l’heure actuelle.

La part de l’Europe est indispensable, mais la Pau--Canfranc n’est pas prévue dans les projets d’infrastructures financés pour 2014-2030, même si elle est identifiée dans la nouvelle carte européenne des transports, dans une deuxième phase pour densifier le réseau.

RAPPORT MORAL DU PRÉSIDENT

Tout va pour le mieux,
mais c’est pour plus tard

Tout va pour le mieux, c’est sûr,  tous les indicateurs de réouverture sont au vert sur la ligne de Canfranc. En un an, nous avons vu cinq acteurs majeurs de la réouverture se mettre en phase.

Au niveau régional pour commencer

Il s’agit tout d’abord du Conseil Régional d’Aquitaine qui ne ménage pas ses efforts pour montrer qu’il veut la réouverture jusqu’à Canfranc. Le RVB entre Pau et Oloron concrétise cette volonté de réouverture. La Diputacíon general de Aragón vient de changer de président lors des dernières élections régionales espagnoles et dans une des premières déclarations la nouvelle présidente a affirmé son attachement au Canfranc.

Les deux gouvernements français et espagnols se sont aussi déclarés en faveur de la réouverture. La récente déclaration commune des deux ministres français et espagnols des Transports, en date du 28 septembre dernier, demande dans son article 4 que le Canfranc soit inscrit au RTE-T, et précise dans son article 6 que les infrastructures routières concurrentes de la ligne, en France et en Espagne, les passages par le Somport et par le Val d’Aran ne soient pas améliorés « il n’y a pas lieu de procéder à l’augmentation de leur capacité ». C’est le CRELOC, sur indication de la CREFCO, qui a fait sortir l’information en Aquitaine.  C’est un pas énorme, seul le rédacteur du journal La République des Pyrénées a eu le culot de mettre cette information au conditionnel ! Et cette déclaration se place dans le droit fil des bonnes nouvelles ramenées de notre visite du printemps dernier au ministère des transports où nous étions accompagnés par deux des trois députés béarnais, David Habib et Martine Lignières, le troisième, celui de la montagne, s’étant fait excuser. Mais il s’excuse toujours !

Enfin, l’Europe appuie la réouverture du Canfranc, d’une part en indiquant officiellement que la TCP passera par la vallée d’Aspe et que c’est d’abord Pau-- Canfranc qu’il s’agit de mettre sur rail.

— Tous ces acteurs poussent dans la même direction. Ce n’était encore jamais arrivé.  Il faut nous en réjouir !

Mais c’est pour plus tard, beaucoup plus tard !

On devait rouvrir Oloron--Bedous, dans la foulée du RVB Pau--Oloron, pour cette année. Ce sera pour 2013, 2014 ou davantage. Le retard incombe officiellement à l’affaire des passages à niveau, induite par la directive Bussereau et qui plombe aussi bien le devis de remise en service que les délais. Après beaucoup de négociations,  un financement est mis sur pied. Le CRELOC s’insurge contre ces retards. Le CRÉLOC, non plus, ne comprend pas pourquoi le Conseil général 64 ne participe pas financièrement à la réouverture entre Oloron et Bedous, en finançant, par exemple, la construction des ponts routiers qui remplaceront les passages à niveau, alors que le même Conseil général a participé à la modernisation de la ligne Bayonne--Saint-Jean-Pied-de-Port. Ce qui est possible au Pays Basque serait-il impossible en Béarn ? Le mur de Berlin est tombé, celui de Bidache reste solide !

Sur Bedous--Canfranc les études ne sont même pas financées, encore moins les travaux ! Or, dans le sigle CRÉLOC, la dernière des lettres est C, comme Canfranc. Mais cela viendra, peut être et paradoxalement de l’Europe, sur les crédits de la traversée centrale des Pyrénées. Gageons que les décideurs viendront sur la ligne défendue par le CRÉLOC  depuis des lustres : d’abord le Canfranc pour amorcer la pompe des trafics, ensuite le tunnel de basse altitude, quand le besoin s’en fera sentir, dans soixante ans !

Qui reconstruira le Canfranc et, surtout, qui le fera fonctionner ?

RFF s’est engouffré dans la directive Bussereau avec un empressement de mauvais aloi qui laisse à penser qu’il n’est pas très intéressé à rouvrir. Vont dans le même sens l’abandon de l’électrification sur Pau--Oloron et les devis hollywoodiens qu’il a présenté pour Oloron--Bedous. Quant à la SNCF, après nous avoir envoyé, son Guillaume Pépy de directeur général, l’an passé, elle se borne à profiter de l’impulsion donnée par la Région sur le tronçon Oloron--Pau. Au CRELOC, nous aimerions entendre parler d’un GEIE de type Thalys, idée sur laquelle nous avons planché voici quelques années, avec un opérateur voyageur unique de Pau à Saragosse.

Donc pour cette année 2010-2011 nous avons quelques décisions très positives, mais toujours notre immense lot d’espérances… reportées à toujours plus tard. Donc le combat continue, « hasta la victoria ».

Alain Cazenave-Piarrot

RAPPORT DU SECRÉTAIRE

Rapport d’activités 2010-2011

Précédente assemblée générale, le 16 octobre 2010.

Réunions de bureau : fréquence, tous les mois et demi environ.

Le courrier : nombreux échanges de correspondance avec notamment la Région Aquitaine, la SNCF, RFF et la Ville de Pau.

Publication de la Lettre du CRÉLOC d’hiver et d’été, mise à jour du site internet.

Dernier trimestre 2010 : couverture de la fin du chantier de voie Pau--Oloron.

15 février 2011 : transfert du siège social de Bedous à Pau.

17 février 2011 : baptême de l’autorail « Canfranc » par la Région Aquitaine sur proposition du CRÉLOC.

3 mars 2011 : réunion des maires aspois, à l’initiative du CRÉLOC, sur la question du retour du train en vallée d’Aspe.

5 avril 2011 : le CRÉLOC est reçu, à sa demande, par les conseillers de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Mai 2011 : le CRÉLOC est débouté par le Conseil d’État de son action contre RFF et la SNCF.

9 juin 2011 : participation du CRÉLOC au comité de ligne Pau--Oloron (Région + SNCF + RFF ).

17 juillet 2011 : participation du CRÉLOC au 83e anniversaire du Canfranc, en gare de Canfranc.

17 septembre 2011 : accueil de cheminots suisses par le CRÉLOC et la CREFCO en gare de Canfranc.

Le nom de Bedous sur le bâtiment des voyageurs dont la toiture vient d’être totalement rénovée.

Attention, entrée de chantier

Au mois de mai et juin, une certaine activité règne autour de la gare d’Oloron, on voit que se prépare un grand chantier. Certains de ces travaux annoncés consistent à désélectrifier Pau–Oloron, d’autres consisteront à renouveler la voie elle-même. Avec des signes d’une telle ampleur qu’on se demande si le sud d’Oloron ne sera pas aussi concerné à moyen terme.

Un suivi
des signes précurseurs

Annoncé depuis longtemps, attendu avec impatience, le RVB POL* va se dérouler dès ce 1er juillet jusqu’au 31 décembre.

L’état de la voie ferrée a atteint un niveau de vétusté qui ne permet plus de faire circuler les autorails du TER Béarn dans des conditions satisfaisantes de confort et de durée de trajet (40 minutes pour 36 km).

Grâce à un contrat de programme État Région, 35 M€ sont affectés au renouvellement total des 3 composantes essentielles d’une voie ferrée : le ballast, les traverses, et les rails.

Des travaux complémentaires auront également lieu, destinés à améliorer la stabilité de certains talus de la ligne ou à changer les ponts les plus endommagés par leur âge.

Durant les 6 mois de chantier, les autorails du TER Béarn ne circuleront pas : ils seront tous remplacés par des cars.

L’entreprise adjudicataire est COLAS RAIL.

Sans attendre la date du 1er juillet, cette entreprise a déjà mis en œuvre depuis avril dernier des travaux préparatoires ; ils consistent à :

— déposer la caténaire Midi [photo] à l’aide de lorries [photo] ; cette intervention se déroule de nuit. Rappelons que la caténaire n’est plus utilisée par les trains depuis octobre 2008. Les travaux de modernisation de la ligne ne prévoient pas de poser une nouvelle caténaire, faute de financement.

— acheminer du ballast par camions en divers points de la ligne [photo] pour sa répartition ultérieure.

— acheminer aussi des rails par trains de travaux [photo] tirés par des locotracteurs diesel Vossloch de COLAS RAIL [photo] ; ces rails sont visibles tout au long de la ligne [photo].

— acheminer également des traverses en béton en divers points de la ligne, avec le matériel nécessaire (tire-fonds et attaches).

— installer des bungalows de chantier pour les besoins du personnel, comme ici en gare d’Oloron-Sainte-Marie [photo ].

Le CRÉLOC reviendra vers vous, chers amis internautes, dans le courant de l’été pour vous donner plus de précisions sur le déroulement de ce chantier d’exception.

Le pendulage si caractéristique de la caténaire Midi.

Adieu à la caténaire Midi !
bonjour les rails nouveaux, ici couchés de chaque côté de la voie ferrée.

Les lorries rail-route destinés à la « décaténarisation ».

Début de stockage important du ballast neuf, acheminé par la route,
sur une plateforme créée pour ce dépôt de matériaux
à 1,5 km à l’est de la gare d’Oloron-Sainte-Marie, vers Pau.

Locotracteur diesel de l’entreprise Colas Rail, type BB
construit par l’Allemand Vossloch (2000 chevaux)

Oloron-Sainte-Marie, c’est écrit dessus
derrière, un train de rails (il faut lire entre les lignes).

Tire-fonds neufs empaquetés dans des sacs blancs,
les attaches neuves sont visibles au premier plan.
Les bungalows de chantier sont livrés par camion :
la logistique se met en place en gare d’Oloron-Sainte-Marie !
Ça sent le Canfranc, non ?

Soyez sûrs que nous ferons tout notre possible pour qu’à l’achèvement du RVB POL, les travaux de modernisation se poursuivent d’Oloron-Sainte-Marie vers Bedous.

 (*) RVB POL : Renouvellement Voie et Ballast Pau–OLoron.