Les tunnels suisses

Dès la conception du Canfranc, la Suisse était prise en exemple au point de vue ferroviaire,
elle est toujours un exemple pour le transport en pays de montagnes.

Les tunnels du Lötschberg*

Tous les tunnels sont utiles

Le tunnel de base de 34 km est un modèle à plus d’un titre : il permet de franchir les alpes bernoises à 220 km/h, de déboucher sur la haute vallée du Rhône et le Valais et, au-delà, par le tunnel du Simplon de filer vers l’Italie. Il est inauguré en juin 2007 après sept ans de travaux. C’est le BLS : Berne–Lötschberg–Simplon.

Le tunnel de faîte du Lötschberg, inauguré en 1913 continue à fonctionner pour les voyageurs et le fret.

La comparaison proposée par Jürg Suter dans la très officielle revue « Swiss Traffic n° 43 de juin 2007 (pp. 14-15) et distribuée à 20 000 exemplaires lors de l’inauguration est claire : « le trafic ferroviaire sur le Canfranc peut servir de point de départ pour le grand projet de tunnel de base. » Et de conclure ainsi un bel article de deux pages : « Il y a cent ans environ, les constructeurs du tunnel ferroviaire du Somport avaient échangé leurs expériences avec les spécialistes du tunnel du Simplon. À présent le même axe de circulation envoie à nouveau des signaux jusque dans les Pyrénées. »

La leçon politique suisse : dès 1992 une votation populaire décide avec 63 % de OUI la restriction, le contingentement chiffré des camions en transit et la construction de tunnels de base sur les deux axes du BLS et du Saint-Gothard. Le report modal en faveur du rail est ainsi planifié avec un calendrier. La Suisse diminue ses dépenses routières.

Le financement est décidé par la votation : taxe sur essence et gasoil et une part de 0,1 % de la TVA sont affectés au rail.

Conclusion

À la différence de la France la Suisse ne cherche plus à soutenir artificiellement le lobby routier, elle a fait son choix, d’ailleurs imposé à ses voisins par la Convention alpine : priorité au fer. La Suisse renoue avec les investissements lourds de la fin du 19e siècle, lorsqu’elle dépensait 3 % de son PNB pour ces percées alpines qui ont permis l’aménagement du territoire, l’unité du pays et le dynamisme économique que l’on sait.

Il est temps que les élus français cessent de promettre et le rail et la route. Il faut choisir. Et d’ailleurs l’étude TTK sur le Canfranc, payée par la Région Aquitaine préconise un péage pour les poids lourds. Alain Rousset l’évoque parfois. Mais qu’alors on cesse de proposer des autoroutes jusqu’à Oloron M. le président !

L’entrée du nouveau tunnel de base.

L’ancien tunnel de faîte toujours en service.

Un train de ferroutage se préparant pour le passage des Alpes bernoises
par le tunnel de faîte.

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(*) On trouve aussi l’orthographe Loetschberg, le ö est une norme moderne de l’allemand, elle est aujourd’hui majoritaire.

On peut s’abonner à l’excellente revue SwissTraffic au siège le numéro 43 peut être téléchargé ici (2,6 Mo).

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